11 novembre 2021 4 11 /11 /novembre /2021 08:40

Dans tout le pays, aujourd'hui, se tiennent les commémorations de l'armistice du 11 novembre 1918, qui mettait fin à des années d'une guerre effroyable ayant occasionné plus de 18 millions de morts, répartis à peu près à égalité entre les camps belligérants, et parmi lesquels presque 9 millions de civils.

Cette première guerre mondiale devait être « la der des ders ». On sait ce qu'il en a été un quart de siècle plus tard...

Depuis 1919, tous les 11 novembre, la mémoire des combattants morts pour la France est honorée dans toutes les communes du pays à l'occasion de cérémonies auxquelles les édiles convient la population. Sauf, naturellement, au cours de l'occupation de la France par l'Allemagne nazie au cours de la guerre de 1939-1945.

Quoi que...

 

 

ILS ONT OSÉ !

Quoi que... certains ont osé. Ce fut le cas des résistants de l'Ain et du Haut-Jura qui, le 11 novembre 1943, ont bravé l'interdiction des autorités d'occupation relayées avec empressement par le gouvernement collaborateur pétainiste de Vichy (vous savez, celui dont Zemmour, cet abominable faussaire de l'histoire, ose dire qu'il a « sauvé les Juifs français »).

Ceux-là ont eu le cran de descendre des maquis montagnards jusqu'à la ville d'Oyonnax et d'organiser au péril de leurs vies un défilé commémoratif, conclu par un dépôt de gerbe au monument aux morts de cette cité du Haut-Bugey. D'autres communes de cette région ont également connu des initiatives du même ordre. Les représailles furent terribles. Mais l'événement, fortement médiatisé par la presse clandestine, a eu un retentissement tel que son impact sur de nombreux Français encore hésitants à entrer en résistance les a décidés à s'engager, comme sur Winston Churchill, premier ministre britannique, qui en fut informé et qui finit de se convaincre de la nécessité d'armer la Résistance française.

 

UN DEVOIR DE MÉMOIRE POUR CEUX DE 14-18, ET AUSSI POUR CEUX DE 39-45

Un article de Wikipedia retrace cette histoire. À Nantua, un musée est consacré à la résistance et la déportation dans l'Ain et le Jura. Et l'Association des amis de ce musée a publié, après une première bande dessinée intitulée "Mardi noir à Nantua", une deuxième BD qui vient de paraître racontant ce 11 novembre 1943 : "Ils ont osé". J'ai emprunté l'image de sa couverture pour illustrer cet article. L'association est d'ailleurs en train de préparer l'édition d'un troisième album, "52 locos H.S.", dans le  cadre d'un financement participatif que je recommande aux visiteurs de mon blog. Des cadeaux de fin d'année ?...

Au-delà de la mémoire des valeureux « poilus » de 1914-1918, c'est aussi le souvenir de ces hommes courageux de la génération suivante qui mérite d'être dans nos têtes aujourd'hui.

 

ET UN DEVOIR D'ÉVEIL POUR LES RÉSISTANCES D'AUJOURD'HUI ET DE DEMAIN

Et peut-être d'autant plus dans nos têtes quand les sondages décrivent une France de 2021 dont un tiers des citoyens interrogés disent faire confiance à un parti fondé et naguère dirigé par un homme qui considérait que les chambres à gaz et fours crématoires ne furent qu'un « détail de l'histoire » ou à un futur-possible-candidat révisionniste récrivant les faits et exposant que, si les Français de 1942 avaient été interrogés, il n'est pas sûr qu'ils auraient « défendu le droit d'asile » pour les malheureux d'aujourd'hui, alors que les historiens s'accordent sur la solidarité – ou au moins la compassion – de la majorité des Français envers les Juifs et autres victimes du régime d'alors.

S'informer, se souvenir, méditer, en parler, entre nous et avec les plus jeunes, toujours. Pour nous prémunir et protéger nos enfants du pire. Celui de cette « bête immonde » du totalitarisme qui demeure en éveil constant, tapie dans un coin d'ombre de la démocratie et sans cesse prête à surgir.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Devoir de mémoire