18 novembre 2021 4 18 /11 /novembre /2021 08:43

Le président Muselier a voulu faire de la politique politicienne et se prendre pour un seigneur sur son fief de Provence, dictant leur conduite aux maires de notre région qu'il prend pour ses féaux, pour tenter de déstabiliser l'Association des Maires de France (AMF) qui tient en ce moment son Congrès annuel.

Tout ça pour une bisbille ridicule avec un de ses propres compagnons du parti "Les Républicains" qui a été choisi pour porter les revendications de tous les territoires du pays face à un État pas toujours enclin à respecter l'autonomie des collectivités.

Et, en plus, ça n'a pas marché. Le maire de Cannes, que M. Muselier demandait aux élus provençaux de bannir, a été élu président des maires de France.

 

M. Muselier (LR) a en effet – on se demande pourquoi il s'en est arrogé le droit, vu qu'il n'est pas maire lui-même – enjoint aux élus locaux de notre région de ne pas voter, lors du Congrès de l'AMF, pour la liste transpartisane conduite par le maire de Cannes, M. Lisnard (LR), qui, du parti "Les Républicains" au Parti Communiste Français, en passant par toutes les sensibilités des droites, des gauches et de l'écologie, se proposait, comme c'est le cas depuis cent-trois ans, de porter dans l'unité, en transcendant les clivages de sensibilités, la parole des territoires face à un État qui affiche bien trop souvent un mépris des communes et intercommunalités.

On me dira peut-être que, n'étant plus maire moi-même, je me devrais de ne pas commenter cet événement. Mais ce n'est pas le choix issu du vote des maires qui fait l'objet de ma remarque, d'autant moins que le Comité directeur et le Bureau de l'AMF, nouvellement élus ce mercredi, comptent désormais plusieurs de mes anciens collègues maires de communes par ailleurs membres de l'Association des maires Ville et Banlieue de France qui étaient candidats sur l'une ou l'autre des deux listes en présence.

C'est bien au contraire une certaine conception du rôle d'un président de Région qui m'effraie. Heureusement que le vote était secret, sinon les vilains maires provençaux qui n'auraient pas obéi à M. Muselier auraient-ils eu à subir des représailles ? Sans parler des neuf de notre région (*), pour la plupart membres du même parti de droite que M. Muselier, qui ont osé braver l'interdit en étant carrément candidats sur la liste inter-partis qui a remporté l'élection...

 

(*) : les maires de Allauch (13 - LR), Belvédère (06 - DVD), Cannes (06 - LR), Mandelieu-La Napoule (06 - LR), Miramas (13 - PS), Rognac (13 - UDI), Saint-Raphaël (83 - LR) et Vitrolles (13 - PS), et le président de la Communauté des 34 communes des Alpes d'Azur (06 - LR)

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale