21 mai 2021 5 21 /05 /mai /2021 08:48

J'imagine la tête que ferait M. Baroin, président "Les Républicains" de l'Association des maires de France (AMF), s'il découvrait en tête d'un tract politique partisan que diffuserait M. Laignel, premier vice-président "Parti socialiste" de la même association, la mention de sa fonction au sein de cette importante structure associative qu'ils co-animent. Le contraire serait d'ailleurs vrai.

Il est des usages républicains qui ne doivent pas être transgressés. Pourtant, M. Muselier ne semble pas s'embarrasser de tels scrupules.

 

LES ASSOCIATIONS D'ÉLUS SONT FORTES CAR "TRANSPARTISANES"...

Il existe dans notre pays plus d'un million d'associations actives, régies par la loi du 1er juillet 1901. La plupart affichent dans leurs statuts leur choix de neutralité. Mais certaines, comme les congrégations, peuvent avoir un objet religieux, d'autres une finalité politique. C'est le cas des associations nationales de collectivités et d'élus locaux, qui plaident la cause des territoires auprès de l'État, voire de l'Europe, mais qui sont par nature transpartisanes. C'est ce qui garantit leur force et leur crédibilité vis-à-vis de leurs interlocuteurs, pour la défense de leurs territoires.

Et c'est ce qui justifie que MM. Baroin et Laignel ne mentionnent pas, lorsqu'ils se présentent à un scrutin, leurs qualités de dirigeants de l'AMF. Pas plus que MM. Bussereau (LR) et Gleyse (PS) les leurs à la tête de l'Assemblée des départements de France (ADF). Ni Mme Rolland (PS) et M. Moudenc (LR) qui coprésident aux destinées de France Urbaine, l'association des métropoles et communautés urbaines. Ni les autres, co-animateurs de sensibilités opposées des associations des communes rurales, des petites intercommunalités, des villes moyennes, des petites villes, ou des villes de banlieue.

 

... MAIS M. MUSELIER NE SEMBLE PAS S'EMBARRASSER DES USAGES

En affichant à la une de la quarantaine de pages de son tract de bilan qu'il est « Président de Régions de France », M. Muselier se distingue de ses collègues qui, eux, s'astreignent à ne pas mélanger les genres.

Ce faisant, il ne peut que gêner et affaiblir l'association qu'il préside, et dont il affirme lui-même dans l'éditorial de sa plaquette de présentation que son « action continue et résolue » pour que  « la cause régionale soit entendue au niveau national et européen » s'exerce « au-delà des sensibilités politiques ».

Mais, surtout, il trompe – peut-être sans que ce soit volontaire, mais peut-être pas – nos concitoyens de la région provençale qui, n'étant pour la plupart pas au fait de ce qu'est Régions de France, l'association qui regroupe nos 19 collectivités régionales françaises pour les défendre solidairement et qui affiche explicitement son caractère « transpartisan », pourraient croire qu'il est une sorte de "président de toutes les régions du pays", ce qui ne serait pas rien !

Et, comme il n'y a pas de petit profit, ça pourrait rapporter des voix...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Action régionale Démocratie locale et communication