20 mai 2021 4 20 /05 /mai /2021 06:51

Une amie proche de la majorité régionale de droite m'a dit que j'exagérais en affirmant dans un article de ce blog que le Conseil régional que préside M. Muselier avait abandonné les habitants vulnérables des quartiers populaires urbains.

En appui à son propos, elle m'a rappelé la forte implication de la Région dans le financement des opérations de rénovation et reconstruction de l'habitat, de requalification ou création d'équipements publics, de voiries et d'espaces extérieurs, que mènent les intercommunalités, les communes et les bailleurs sociaux.

C'est vrai, sauf que...

 

LES FINANCEMENTS ONT ÉTÉ DÉCIDÉS PAR LA GAUCHE RÉGIONALE

Sauf que, dans le cadre du Programme national de rénovation urbaine (PRU), les conventions prévoyant les financements respectifs de l'État, des diverses collectivités et établissements publics, ont toutes été signées entre 2005 et 2011, c'est-à-dire sous les mandats de M. Vauzelle, socialiste qui présidait la Région avec une majorité composée des gauches et de l'écologie. Sauf à déclencher bon nombre de tempêtes locales, il aurait été difficile à MM. Estrosi et Muselier, élus en 2015, de revenir en arrière sur les engagements de leur prédécesseur.

En revanche, ce sont bien ces deux présidents successifs de droite qui sont signataires des protocoles concernant la deuxième vague d'opérations de rénovation s'inscrivant dans le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Les accords de financements partagés sont en effet intervenus entre décembre 2015 et novembre 2019.

 

LA DROITE RÉGIONALE, C'EST PRÈS DE 30% D'ENGAGEMENTS EN MOINS DANS LES PROTOCOLES DE PRÉFIGURATION

Et, si l'on compare le taux d'implication budgétaire de la Région dans les opérations qui ont concerné ou concernent aujourd'hui les quartiers fragiles des trois métropoles régionales, Marseille, Nice et Toulon, entre les derniers mandats de M. Vauzelle (2004-2015) et celui de MM. Estrosi et Muselier (2015-2021), on constate à l'aide d'une simple feuille de calcul d'un tableur (voir ci-dessous), que l'engagement régional en appui aux territoires a été réduit de 27,7 %, ce qui n'est pas rien !

 

Ce ne sont pas seulement les résidents des grands ensembles des d'HLM et centres anciens dégradés qui ont à souffrir de ce frein. Tous les habitants des métropoles profitent des nouveaux équipements éducatifs, culturels et sportifs, des espaces de "nature en ville", des voiries restructurées et du désenclavement, ou de la redynamisation artisanale et commerciale, qui résultent de ces opérations. Ce sont aussi des milliards d'euros investis par la puissance publique dans l'économie du bâtiment et des travaux publics, qui servent la dynamique des territoires et l'emploi.

Mais il n'est jamais trop tard pour se racheter de ses erreurs. On n'en est qu'aux "protocoles de préfiguration", c'est-à-dire aux dispositifs "en modèle réduit" qui précèdent les signatures des conventions NPNRU définitives prévoyant les opérations d'ampleurs semblables à celles de la première vague de rénovation (PRU). Une nouvelle majorité régionale des gauches et de l'écologie peut toujours redonner une nouvelle impulsion à une politique républicaine qui, en période de crise, sert les intérêts de toute une population. Le "Rassemblement écologique et social" s'y engage.

 

 

MÉTHODOLOGIE DE COMPARAISON

Les données rassemblées dans le tableau ci-dessous sont extraites du site Internet de la très officielle Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), organisme gérant la rénovation urbaine pour le compte de l'État. Toutes les conventions concernant les métropoles provençales y figurent avec leurs plans de financement. Seule la convention relative aux quartiers marseillais de Saint-Antoine – La Savine n'apparaît pas, le plan de financement mis en ligne étant illisible. Pour le PRU de 2004, il y avait des conventions établies quartier par quartier. Pour le NPNRU, les conventions sont globales à l'échelle d'une intercommunalité. Pour l'heure, seuls les "protocoles de préfiguration" du NPNRU sont signés pour ce qui concerne les trois métropoles régionales. La comparaison des taux de financement des interventions régionales se fait donc entre les conventions PRU et les protocoles NPNRU.

 

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