Pour des raisons qui lui appartiennent, la maire de La Seyne a demandé au conseil municipal d'opter pour que la commune se désengage de deux associations nationales de collectivités locales. J'ai fait part de mon étonnement et de mon regret dans deux précédents articles de mon blog, l'un à propos de l'association des maires pour la Paix, l'autre à propos de l'association nationale des élus du littoral.
Mais l'objectivité commande de reconnaître aussi les choix utiles à la commune. Ainsi, le conseil municipal n'a en revanche pas été invité par la première magistrate à mettre un terme aux adhésions de La Seyne ni à l'Association des maires de France (AMF), ni à l'Association nationale des élus en charge du sport (ANDES), ni à l'Association des maires Ville & Banlieue de France.
Et il faut le saluer.
Il n'est pas besoin d'évoquer l'AMF, association « généraliste » centenaire de maires qui plaide en permanence la cause des communes et intercommunalités auprès de la puissance publique. La quasi totalité des 35.000 communes de France en sont adhérentes. Son rôle est essentiel et, sauf situation rarissime, il ne viendrait à aucun maire l'idée de s'en désengager.
D'ailleurs, l'AMF agit en coopération avec les associations d'élus à objet particulier lié soit à un volet spécifique des actions territoriales (culture, sport, énergie, transports, etc.), soit à une situation particulière (communes rurales, communes de montagne, communes littorales, communes urbaines fragiles, etc.).
LA SEYNE TOUJOURS ADHÉRENTE DE L'ASSOCIATION DES ÉLUS DU SPORT
L'ANDES, outre l'appui en services qu'elle rend aux mairies pour mettre en œuvre les meilleures solutions possibles au développement du sport, est un interlocuteur incontournable auprès de l'État, des fédérations sportives et du monde économique, pour que les attentes des collectivités locales, premiers financeurs publics du sport, voient leurs intérêts représentés et que la nation apporte les meilleures réponses à leurs besoins.
Ville de sports depuis des décennies, La Seyne y contribue par son adhésion et bénéficie en retour des avancées obtenues. La dernière action en date menée par l'ANDES, il y a tout juste une semaine, est une interpellation de la ministre des Relations avec les collectivités territoriales pour que l'État compense les pertes pouvant atteindre 75% que subissent les complexes aquatiques du fait de la pandémie de covid. Si l'ANDES parvient à ses fins, La Seyne n'aura qu'à s'en féliciter, car la Ville est aujourd'hui contrainte de soutenir seule notre complexe Aquasud. L'union fait toujours la force.
UNE ADHÉSION MAINTENUE À L'ASSOCIATION DES VILLES DE BANLIEUE
De son côté, l'association Ville & Banlieue regroupe les communes et intercommunalités qui abritent sur leur territoire des quartiers urbains vulnérables, centres anciens dégradés ou ensembles d'habitat social, ou parfois les deux, comme c'est le cas à La Seyne, avec ses cités HLM et son centre ville.
Reconnue par les pouvoirs publics, s'appuyant sur l'expertise des centaines d'équipes d'élus, de fonctionnaires et d'acteurs économiques et associatifs, qui agissent pour que la promesse républicaine s'exerce comme il se doit en direction des plus fragiles des habitants, Ville & Banlieue n'a de cesse de formuler des propositions et des demandes aux gouvernements pour que soient améliorés et accrus les dispositifs regroupés sous le vocable de « politique de la ville », c'est-à-dire la rénovation urbaine et les actions, notamment associatives, pour l'accompagnement social des habitants.
C'est cette force résultant de l'unité de collectivités qui permet d'obtenir des avancées. Là encore, La Seyne ne peut que se réjouir de concourir, avec tant d'autres collectivités, à conquérir de l'État des réponses indispensables aux plus pauvres. En 2019, ça a été le financement du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU) qui va profiter à notre centre historique, le bénéfice des dispositifs de vacances apprenantes, de quartiers d'été et de quartiers solidaires, l'obtention du label de cité éducative et du musée virtuel Microfolies, avec de significatifs moyens financiers, ou les aides de l'État aux créations de places en crèche. En 2020, ce furent l'engagement à ce que 1% du plan de relance soit ciblé sur les quartiers sensibles, ou le doublement des Parcours emploi compétences (PEC). Autant de dispositifs pour lesquels Ville & Banlieue s'est battue et qui, aujourd'hui, profitent aux 5 millions d'habitants des quartiers populaires de France, donc à 25% des Seynois. Et il y encore tant à obtenir.
DES ÉCONOMIES DE BOUTS DE CHANDELLES AU REGARD DES RETOURS SUR INVESTISSEMENT
Hors AMF, les cotisations annuelles de La Seyne aux quatre associations évoquées dans les trois articles que j'ai publiés représentent environ 15.000 euros annuels, c'est-à-dire 0,015% du budget de fonctionnement de la commune, qui s'établit à 98 millions d'euros. L'investissement est très largement rentabilisé.
Il faut donc saluer le choix de la maire de ne pas réaliser des économies de bouts de chandelles en désengageant la commune de deux des quatre associations spécifiques d'élus dont elle est adhérente.
Mais il faut aussi l'inviter à se raviser pour les deux autres. Une délibération du conseil municipal peut toujours en annuler une autre.