
À la tristesse du départ d'un acteur politique communiste local, Jean Passaglia, s'ajoute celle, tout aussi inattendue, de la mort d'un autre camarade.
Notre ami Marcel Barbero, longtemps responsable du Parti socialiste à La Seyne, nous a quittés ce dimanche, l'année de ses 80 ans.
Marcel Barbero, c'était un humaniste au grand cœur, à l'affectivité si débordante qu'elle ne lui aura pas permis d'exercer des responsabilités politiques locales à la hauteur de son intelligence et des capacités de travail qui auraient pu être des plus profitables à la commune.
L'expert scientifique et écologiste qu'il fut, internationalement reconnu, aura en revanche compté, bien au-delà de La Seyne, pour que des avancées légales et stratégiques significatives contribuent à amortir le choc de choix insensés que l'Homme impose imprudemment, pour d'inacceptables vils intérêts économiques, à sa propre Humanité.
Marcel Barbero, ce fut l'homme aux plus de quarante années d'investissement sans autre ambition que celle de porter les couleurs du Parti socialiste. Il fut, en 1977, de ceux des socialistes qui ne voyaient pas d'un bon œil l'unité des gauches. Il occupa cependant en 1983 la deuxième place sur la liste du communiste Maurice Blanc qui remporta l'élection mais refusa la fonction d'adjoint au maire pour cet étrange mandat de moins d'un an, l'élection ayant été annulée, comme il refusa de nouveau de prendre part aux listes unitaires de 1984 et 1985. Nous nous retrouvâmes colistiers, élus de l'opposition de 1989 à la fin du mandat en 1995, concomitante de sa démission du Parti socialiste auquel il avait pourtant tant donné. Comme un autre homme de gauche de la même génération, Daniel Hugonnet, disparu l'an dernier, il choisit en 2008 d'accompagner son ami Arthur Paecht dans l'aventure électorale municipale. Il fut en outre six fois candidat à des élections cantonales et régionales, chaque fois dans des circonstances rendant la victoire impossible pour le Parti socialiste qu'il incarnait...
C'est à lui que je dois d'y avoir adhéré en 1985, alors que mes idées moins socio-démocrates que les siennes, plus ancrées à gauche, m'avaient conduit à m'investir au sein du turbulent PSU. C'était tout Marcel Barbero, ça : son sens profond de la démocratie et du respect des hommes lui dictait de conforter la maison socialiste locale, en invitant des Seynois à s'y impliquer, quitte à renforcer le poids des sensibilités internes en désaccord avec la ligne alors majoritairement social-libérale du PS seynois. Et fragiliser sa propre majorité...
Écologiste avant l'heure, directeur du laboratoire de botanique et d'écologie méditerranéenne de la faculté marseillaise des sciences et techniques de Saint-Jérôme, directeur d'une trentaine de thèses, expert en écologie reconnu par l'État, investi dans un nombre incalculable d'instances et conseils scientifiques environnementaux, il aura, sa vie durant, œuvré au concret pour que les meilleures solutions de développement durable et soutenable soient retenues dans les choix de la puissance publique, en France et dans le monde.
Notre territoire en a profité. Son long combat pour ce qui allait devenir notre station métropolitaine d'épuration des eaux usées « Amphitria » demeure dans toutes les mémoires, tout autant que sa pugnacité à contrer les tentatives que La Seyne a pu connaître il y quelques décennies, de passer outre, dans certains de ses quartiers littoraux et naturels, les règles d'urbanisme et de protection de l'environnement...
Son existence fut une vie au service de la cause publique. Marcel Barbero, élevé au grade de chevalier de la Légion d'Honneur, laissera un grand vide. Aux siens et à ses amis, La Seyne témoigne sa sincère commisération.