
Comme tous les ans en ce début d'été, a été voté par le conseil municipal le « compte administratif » de 2018 de la commune, c'est-à-dire le compte-rendu de l'exécution que nous avons faite de notre budget de l'année écoulée. C'est un moment important qui permet, en analysant l'évolution de nos finances sur plusieurs années, de maîtriser le cap de redressement que nous nous sommes fixés et auquel nous parvenons, lentement mais sûrement.
Et, comme tous les ans, j'ai animé ce samedi une réunion publique pour que nos concitoyens puissent évaluer eux-mêmes les efforts que nos fonctionnaires ont accomplis pour que La Seyne, qui était il a dix ans enlisée dans l'ornière d'une possible mise sous tutelle de l'État, retrouve le statut d'une ville la plus ordinaire possible.
Pour ceux qui n'ont pas pu être présents à cette rencontre de présentation et d'échange, j'ouvre avec cet article une petite série d'informations les plus vulgarisées possible...
DES DÉPENSES MIEUX MAÎTRISÉES À LA SEYNE QU'EN MOYENNE NATIONALE
Le graphique ci-dessous permet de visualiser l'évolution des dépenses seynoises (achats de fournitures, de fluides et de services pour le fonctionnement des services, charges de personnel, subventions et participations accordées, frais financiers dont les intérêts des emprunts, etc.).

Il met en évidence que l'évolution de nos dépenses (courbe rouge - DFR = dépenses réelles de fonctionnement) continue à être maintenue bien au-dessous de l'évolution du coût de la vie (courbe bleue - indice des prix à la consommation).
Il confirme également que La Seyne produit plus d'effort de maîtrise de ses dépenses que la moyenne des communes de la même « strate » qu'elle (celles de 50 à 100.000 habitants) dont l'évolution annuelle (courbe jaune - indice de prix de l'Association des maires de France) suit à peu près celle du coût de la vie.
Il atteste enfin que, contrairement aux allégations fallacieuses de certains acteurs politiques locaux, l'évolution des dépenses de personnel (courbe verte - chapitre 012 = salaires et cotisations) qui, même si elle croît malgré les non-remplacements de départs à la retraite, résulte de l'ancienneté acquise par les agents, de leurs évolutions de carrière et de l'augmentation de la valeur du point d'indice décidée par l'État, progresse moins que celles de la moyenne nationale des autres collectivités locales (courbe grise).
ON N'A PAS ATTENDU LA CONTRAINTE DE L'ÉTAT POUR MAÎTRISER NOS DÉPENSES
Le même graphique, permettant de mesurer l'évolution de nos dépenses sur cinq ans, montre bien que, même si certains contempteurs déflorent la vérité en prétendant que c'est l'État qui a contraint la Ville à maîtriser ses frais en 2018, nous n'avons pas attendu l'injonction qu'a représenté le « pacte financier dit “contrat de Cahors” » pour déployer nos efforts. Notre courbe rouge est en effet en constante décroissance depuis 2014, première année des baisses puis de la stagnation des dotations de l'État.
Pour mémoire, ce « contrat », que j'ai à juste raison qualité de « léonin », prévoit que, à partir de 2018, les 322 des 35.000 collectivités locales aux plus importants budgets doivent contenir l'augmentation annuelle de leurs frais de fonctionnement au dessous de 1,2%, plus ou moins 0,45% suivant les situations particulières. Pour La Seyne, l'objectif d'accroissement a été fixé à 1,18%. En contrepartie, l'État s'est engagé, pour l'année suivante, à ne pas pénaliser la commune en réduisant ses dotations. C'est un jeu de dupes, contraire à l'esprit de la Constitution française qui sanctuarise le fait que « les collectivités s'administrent librement », que j'ai alors dénoncé mais auquel, réalisme oblige, j'ai bien dû me soumettre au nom de l'intérêt général.

En tous cas, le tableau ci-dessus en atteste, nous avons atteint – et même dépassé – l'objectif accepté sous la contrainte, puisque, alors que nous pouvions voir augmenter nos dépenses de 1,18% sans être pénalisés, nous ne les avons fait croître que de 0,98%.
PAS DE SATISFECIT POUR AUTANT : LE SERVICE PUBLIC COMMUNAL EST FRAGILE
Nos dépenses sont donc plutôt mieux maîtrisées qu'ailleurs. Mais ce ne doit pas être une satisfaction en soi. Nos concitoyens ont droit à un service public communal de qualité, permettant, surtout dans une ville comme la nôtre qui abrite beaucoup de foyers vivant chichement, pour beaucoup sous le seuil de pauvreté, de « faire République », c'est-à-dire de réduire les inégalités sociales, économiques, culturelles et urbaines dont souffrent trop de Seynois.
Toute la difficulté, avec les contraintes budgétaires européennes que, depuis M. Hollande, l'État relaie sans discuter auprès des territoires communaux, réside dans l'exercice cornélien qui consiste à dépenser moins, alors que la vie ne cesse d'augmenter, tout en offrant plus et mieux de services.
Pour l'instant, à La Seyne, on y parvient à peu près. Jusqu'à quand ?...
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