11 juillet 2019 4 11 /07 /juillet /2019 13:18

Scoop ! Ce jeudi midi, une quinzaine de fonctionnaires territoriaux, d'enseignants (pourtant en vacances), de responsables, employés et bénévoles associatifs, et le coordonnateur national interministériel du plan « cités éducatives », ont déjeuné « à l'œil », sur le compte de la commune, avec une conseillère municipale et moi-même, au restaurant d'insertion « Le Petit Prince » du quartier Berthe, qui remet le pied à l'étrier des gens en butte sévère avec les difficultés de  parcours vers la formation professionnelle et l'emploi.

Scandale ? Gabegie ? Que quiconque s'amuse à venir me le reprocher !!!

 

Ça a été une vraie chance de pouvoir, toute une matinée, mettre autour d'une même table d'échanges un haut représentant de l'État qui nous a honorés de sa présence et ces acteurs du quotidien de l'éducation de nos 0 à 25 ans, qui, malgré les vicissitudes budgétaires des temps d'austérité que la Nation impose à ses territoires, ne comptent jamais, ni leur temps, ni leur énergie, ni leur bienveillance, ni leur propre argent, pour créer les conditions utiles, chacun avec son métier, de principal ou professeur de collège, d'animateur culturel ou socio-éducatif, d'éducateur de rue, d'éducateur sportif ou de bibliothécaire, ou son engagement de bénévole associatif, à l'élévation des consciences, l'éducation et l'émancipation des futurs adultes citoyens de notre ville.

Ce fut un moment d'air frais dans la canicule ambiante, qui aura permis au représentant de l'État de mesurer le travail conséquent de tous ceux qui placent l'Enfant au centre d'un dispositif éducatif territorial global, cohérent, complémentaire, concerté, coopératif. Et de témoigner les encouragements de la Nation à tous ces gens engagés sans compter sur le terrain pour les tout-petits, les enfants, les ados, les jeunes, les jeunes adultes, et l'accompagnement de leurs familles à la fonction parentale. Et de leur laisser entrevoir quelques moyens d'État complémentaires pour soutenir leurs actions et leurs futures initiatives innovantes...

 

SCANDALE : VIN DE TABLE ET BISSAP DE FONCTION !

Alors, oui, maître du cadenas de la tirelire collective communale que nous emplissons de nos contributions fiscales locales, j'ai invité tout ce vraiment beau monde de « pros » et d'engagés au service de l'égalité républicaine à poursuivre les échanges, tenus dans la médiathèque Andrée-Chedid, autour d'un buffet au restaurant d'insertion « Le Petit Prince ». Ça aura coûté 17 euros par convive, vin, bissap et thé à la menthe compris. Il faut dire qu'il n'y avait ni homards géants ni grands crus de Bordeaux. Mais c'était délicieux et ça aura servi d'exercice formatif à une dizaine de personnes en précarité assurant la confection et le service.

Ceux qui, à l'instar de l'ancien président de l'Assemblée Nationale, aujourd'hui ministre d'État, se sont laissé aller, si l'on en croit la presse, à la gabegie qu'entraîne, sûrement inconsciemment, l'exercice du pouvoir dans les hautes sphères, peuvent, certainement sans le vouloir, nuire à l'image de tous les acteurs de la vie publique.

 

GABEGIE : RENAULT CLIO ET SCOOTER DE FONCTION !

Oui, j'ai donc déjeuné « gratis » ce midi. Mais je pense que personne ne viendra me reprocher d'avoir remplacé la Peugeot haut de gamme qu'était le véhicule de fonction dédié au maire par une Renault Clio, ni de ne pas avoir remplacé mon chauffeur après son départ à la retraite – j'ai le permis B et mes 12 points –, ni de mettre à profit, tout au long de l'année, le temps du déjeuner, en moyenne un midi sur deux, pour travailler autour d'un plat du jour, à mes frais propres, avec plusieurs de mes collaborateurs ou partenaires, ni d'avoir réduit de 30% les indemnités des élus, à commencer par la mienne, dont nous reversons, selon nos appartenances politiques, de 30 à 100% à nos partis respectifs, ni d'avoir supprimé l'indemnité mensuelle de 500 euros que mon prédécesseur s'était fait allouer – tout à fait légalement – par le conseil municipal pour, entre autres, subvenir à ses besoins de garde-robe, ni d'avoir supprimé tous les véhicules de fonction de la commune, à l'exception, je le confesse, du mien – la Clio précitée – et... du scooter mis à disposition du Directeur général des services municipaux.

Et j'ai une pensée pour mes valeureux collègues maires des petites communes, aux indemnités ridicules, disponibles 24 heures sur 24, taillables et corvéables à merci, sans cesse sous l'épée de Damoclès que peut constituer un accident dû à un arbre mal taillé d'une place publique ou à un trou mal rebouché sur un trottoir, qui ne renoncent jamais à servir.

Il ne faudrait pas que les faux-pas de quelques rares hauts responsables de l'État jettent le discrédit sur les plus de 500.000 Français qui se consacrent à la vie publique de leurs territoires.

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