
Encore un commentaire de sondage, me dira-t-on. Eh oui, encore un, celui de l'IFOP de fin octobre, qui, comme tous les sondages, ne vaut que ce qu'il vaut, à l'instant T, mais encore un qui corrobore que, si les diverses sensibilités de la gauche et l'écologie s'entêtent à refuser de se parler pour rechercher des dénominateurs communs, leurs voix continueront à s'éparpiller pour les élections européennes de juin prochain.
Comme je l'ai déjà fait à l'occasion de la publication d'autres enquêtes d'opinion, j'ai pris un peu de temps pour analyser les intentions de vote de nos concitoyens français et, en projetant les pourcentages en répartition des 72 sièges de députés européens de notre nation, pour comparer ce que ça donnerait en cas d'union et en cas de désunion de la gauche.

Je sais que ce n'est ni mécanique ni arithmétique, et que 1+1 n'égale pas forcément 2, mais, si je fais le total des intentions de vote dispersées entre les partis de la gauche et de l'écologie, ça fait un total de 31%.
C'est-à-dire plus que l'extrême-droite (23% en tout, et même plus que 30% si la liste "Debout la France" [DLF] de M. Dupont-Aignan était comptabilisée avec elle), mais aussi plus que la droite républicaine (17%, ou 24% si la liste DLF était comptée avec elle), et plus que la liste LaREM-MoDEM (20%).
UNIE, LA GAUCHE FRANÇAISE AURAIT PLUS DE DÉPUTÉS EUROPÉENS
En nombre de sièges, la répartition serait bien moins favorable pour la gauche si elle était désunie car il faut 5% des voix pour obtenir des élus au Parlement européen ; or le NPA, le PCF et Génération.s sont (aujourd'hui, au moment du sondage) loin de les atteindre, et le PS et les Verts les dépassent à peine et sont dans la limite des marges statistiques d'erreur (de 1,4 à 3,1%).
Émiettée, la gauche pourrait obtenir au mieux 20 élus (9 France Insoumise, 6 Verts et 5 socialistes). Rassemblée, certes théoriquement, elle en obtiendrait au minimum 23 (dans le pire des cas pour elle, celui où les sensibilités de l'extrême-droite se réuniraient et où celles de la droite républicaine feraient de même, ce qui est loin d'être le cas à ce jour, vu l'ambiance entre elles, aussi "balkanisante" que celle que l'on connait à gauche).
Vraiment, l'unité ne serait pas du luxe, lorsqu'on vise à éviter que les ultra-libéraux et les nationalistes populistes ne tiennent plus fortement qu'aujourd'hui les rênes du Vieux Continent. Et, tout autant, lorsqu'on souhaite que les diverses sensibilités progressistes aient voix au chapitre. Les graphiques ci-dessous en attentent...
EN CAS DE GAUCHE DÉSUNIE...

EN CAS DE GAUCHE (ET D'EXTRÊME-DROITE) UNIE(S)... PAS ENTRE ELLES, CELA VA DE SOI !...

S'il n'existait aucune éventualité que l'extrême-droite française et ses potentiels alliés viennent gonfler le nombre des députés nationalistes des pays européens où leurs idées inquiétantes progressent très fortement, à l'instar de l'Allemagne, la Hongrie, l'Italie, la Pologne, la République tchèque, et d'autres, les divers courants de la gauche française pourraient peut-être prendre le risque de se compter.
Mais cette éventualité est réelle, les chiffres d'intentions de vote en attestent. Alors, juste une question : Alirol, Arthaud, Autain, Faure, Jadot, Hamon, les Laurent (Jean-Luc et Pierre), Maurel, Mélenchon, Poupin, et les autres, vous, qui avez sûrement fait le même calcul que le mien, qu'en dites-vous ?...