Quand j'écrivais ce lundi, en substance, que cet hurluberlu est un danger public pour les collectivités locales, donc la vie de nos concitoyens, et que je faisais part de ma perplexité quant aux motivations des élus locaux, surtout de ma sensibilité de gauche, qui croient devoir lui apporter leur soutien, je ne croyais pas si bien dire.
Voilà que, par démagogie ou méconnaissance, M. Macron propose maintenant d'exonérer 8 foyers sur 10 de la taxe d'habitation ! Qui serait soi-disant compensée par l'État par une augmentation de la Contribution sociale généralisée (CSG). Il faut arrêter ! On nous l'a déjà fait, le coup, et plus d'une fois ; plus personne n'y croit. Jamais, au grand jamais, sur la durée, l'État, qu'il soit animé par la droite ou par la gauche, n'a compensé les pertes de recettes ou les charges supplémentaires qu'il a infligées aux communes ! D'autant moins qu'on parle là de près de 20 milliards d'euros.
UN COUP À SAPER LE FONDEMENT SOLIDAIRE DE LA DÉMOCRATIE LOCALE
Je pourrais rapporter ici nombre d'arguments d'élus de toutes sensibilités qui, avec moi, considèrent que cet aventurier est, autant que la populiste — terme gentillet pour dire extrémiste nationaliste — Le Pen ou l'ultra-libéral Fillon, un péril pour les services publics locaux si nécessaires à la traduction concrète locale des valeurs d'égalité et de fraternité républicaines. La presse spécialisée le fait très bien, comme dans cet article de La Gazette des communes.
Non, je m'en tiendrai à relayer ici la position des élus de droite comme de gauche exprimée par l'Association des maires de France (AMF) : « Ce serait un nouveau coup porté à la capacité d'action des communes », ajoutant que « dans une société de responsabilité, à l’opposé de tout populisme, il est légitime que chaque habitant contribue, en fonction de ses moyens, aux charges communes ». C'est clair. Pour les élus républicains, de quelque sensibilité qu'ils soient, c'est « le fondement même de la démocratie locale » qui serait mis à mal.
Vraiment, je ne peux pas suivre le raisonnement qui conduit certains élus locaux progressistes — a fortiori certains de mon propre parti — à soutenir cet individu qui, décidément, est bien éloigné de la vraie vie des territoires et semble flotter dans une bulle à mille lieues des besoins concrets du quotidien local des citoyens.