16 juillet 2016 6 16 /07 /juillet /2016 10:00

Voici le discours que j'ai prononcé ce samedi matin, sur le Parc de la Navale, avant que de nombreux Seynois et vacanciers n'observent une minute de silence en hommage aux victimes de l'acte monstrueux de Nice...

 

« Il y a deux jours, lors des cérémonies du 14 juillet, devant notre Monument aux morts, nous nous efforcions de contribuer à maintenir les consciences en éveil, en évoquant Victor Hugo qui, en 1869, considérait que la Nation - je le cite - « sera plus que nation, elle sera civilisation » et que celle-ci, après le XXe siècle, « s'appellera l'Humanité, nation définitive ».

« Et nous méditions sur les façons de prévenir les fautes de ceux qui, par leurs visions contraires aux idéaux républicains, créent, comme le disait Jean Jaurès, « chez tous les peuples un parti pris d'aveuglement, d'infatuation, d'injustice et de violence ».

« Et nous disions, un siècle et demi après Hugo, un siècle après Jaurès, en notre XXIe siècle, que la route est encore bien longue. Et nous nous invitions à ne pas ralentir notre allure et à marcher debout, droits et déterminés, vers une société de liberté et de solidarité.

« Je sais que le peuple fraternel de La Seyne trouve déplacé, voire indécent, au lendemain de l'horreur, de s'interroger sur le fait que l'acte indicible soit le fait d'un dément, ou d'un désespéré, ou d'un meurtrier fanatique, ou que des mesures préventives ont ou n'ont pas été prises comme il convenait.

« Car l'heure est à la seule dignité qui doit nous conduire à l'empathie, au sentiment que chacun est un autre moi-même et que, quoi qu'il lui advienne, moi aussi, je suis concerné.

« C'est cette conscience qui fait société. Et qui devra encore la faire, lorsque, espérons-le, au terme de ce nouveau deuil funeste, on se décidera enfin à aborder les chapitres essentiels, ceux des injustices du Monde d'ici et d'ailleurs qui sont le ferment des désespérances et le terreau des barbaries, et ceux des actes humains qu'il faudra bien enfin poser pour guérir en profondeur de ses maux cette Humanité que nous avons en partage, dont nous ne sommes que dépositaires, et qu'il ne nous sera pas permis de léguer en pareil état à nos enfants. »

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale