Bien sûr, ce matin du 7 avril, la majorité communale a voté le budget 2015 de La Seyne. Bien sûr, cette séance municipale a donné lieu à débats. Bien sûr, la démocratie s'exerce au sein de notre assemblée. Assumer les responsabilités que nos concitoyens nous ont confiées il y a un peu plus d'un an, malgré les vicissitudes et les contraintes, c'était un objectif majeur que nous nous étions fixé, tant il est capital que la puissance publique locale fasse tout pour contrebalancer, à son modeste niveau, les effets funestes des politiques nationales et européennes que subissent nos concitoyens. On y est parvenu. Le pourrons-nous l'année prochaine ? Je reviendrai sur le sujet.
Bien sûr, la journaliste de "La Marseillaise" qui couvrait la séance a sûrement dû faire effort, toute professionnelle qu'elle est, pour suivre les débats autour du budget de la ville. À soixante kilomètres de là, se jouait en parallèle l'avenir de son quotidien régional, en audience du tribunal de commerce de Marseille. Soixante-dix ans après la renaissance du journal, en une période sombre de la guerre de 39-45 au cours de laquelle il a, clandestin, apporté sa pierre à l'édifice de la Libération, allons-nous nous résigner à la disparition d'un outil essentiel à l'information plurielle, vecteur de consciences élevées, indispensable à la démocratie ?
Mais, bien sûr aussi, un autre 7 avril, en 1994, a été le premier jour de trois mois de sauvagerie indicible, au Rwanda, qui se sont soldés par un génocide ayant conduit au massacre d'au moins (selon l'ONU) 800.000 citoyens de ce pays, essentiellement des Tutsi, mais également des Hutu, membres de l'ethnie des agresseurs, qui ont payé de leurs vies leur solidarité à la cause tutsi. Du jamais vu, comme carnage, en si peu de temps, dans le silence assourdissant d'une communauté internationale démissionnaire.
Bien sûr, je me dois, comme maire, de centrer mon intérêt sur le territoire de ma commune et de son environnement immédiat. Mais c'est tout de même troublant que, sur les sites Internet des grands journaux d'information du pays des Lumières qui est le nôtre, survolés avant que je ne préside la réunion de notre conseil municipal, je n'aie rien lu sur ce 7 avril 1994 en Afrique centrale.
Mais, ça va aller, le budget de La Seyne est équilbré.