Nous serons tous d'accord pour affirmer que, face à la lutte contre l'incendie et le nécessaire secours à apporter aux personnes et aux biens, services assurés par les sapeurs-pompiers départementaux, l'égalité républicaine doit s'appliquer sur le territoire de la nation.
Eh bien, figurez-vous que, dans le département du Var, il n'en est rien. Je veux dire par là que, pour un même service (toujours de parfaite qualité) rendu aux habitants, les participations financières des communes varoises, rapportées au nombre de leurs habitants, varient dans un rapport de 1 à... 35 !!! C'est un pur scandale dont le Conseil général du Var porte la responsabilité.
Je reconnais qu'il m'aura fallu six années pour m'en assurer avant d'en faire état, faute de disposer d'éléments fiables de comparaison, mais j'en détiens aujourd'hui les preuves. Il faut que ça se sache : La Seyne contribue beaucoup plus que la plupart des autres.
LES SEYNOIS, 8èmes CONTRIBUTEURS PARMI LES VAROIS DES 153 COMMUNES
Les 5,5 millions d'euros que nos contribuables doivent verser chaque année au Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) représentent 89 euros par habitant. Ça place l'effort des Seynois en huitième position départementale derrière Saint-Tropez (220 euros), Le Rayol-Canadel (142 euros), Bormes et Le Lavandou (133 euros), Bauduen (125 euros), Bandol (122 euros), Le Luc (96 euros), et Grimaud (95 euros)... et devant les 145 autres communes du Var, la moins contributrice - tant mieux pour ses habitants ! - étant La Verdière, qui apporte son écot à hauteur de... 6 euros par résident.
Dans l'agglomération toulonnaise, La Seyne est celle dont les habitants se saignent le plus pour leur sécurité. Les chiffres en attestent : Ollioules (74 euros), Six-Fours (66 euros), Hyères (62 euros), les communes du SILIAT (La Garde, Le Pradet, Le Revest, La Valette et Toulon - 54 euros), La Crau (45 euros) Carqueiranne (41 euros) et Saint-Mandrier (22 euros), cette dernière, ne disposant pas de caserne, bénéficiant pourtant du centre de secours de... La Seyne !
PLUS TU LA JOUES RÉPUBLICAIN, PLUS ON TE PONCTIONNE !
Il n'aura sûrement échappé à personne que les communes qui payent beaucoup, à l'exception du Luc, sont toutes des communes touristiques d'importance, mais que d'autres sites voyant, comme elles et La Seyne, leurs populations augmenter en période de vacances, ne figurent pas dans le palmarès des super-contributeurs. Je ne citerai que Saint-Cyr, Fréjus et Saint-Raphaël (61 euros), ou Sanary (60 euros). L'afflux de population estivale n'explique donc pas tout...
Renseignement pris, c'est parce que La Seyne cumule divers critères aggravant sa situation aux yeux de ceux qui assurent la facturation annuelle. Je n'en citerai que deux. Oui, La Seyne est surtaxée parce qu'elle accueille dans des tours plus difficiles d'accès aux secours les familles les plus humbles du département auxquelles la plupart des autres se refusent à offrir un logis ! Et, oui, La Seyne se fait saigner par la sangsue départementale parce qu'elle héberge sur son territoire des entreprises industrielles pouvant générer des risques accrus... mais créant de la richesse économique et de l'emploi pour tout le bassin de vie du "Grand Toulon", et au-delà !
C'est à marcher sur la tête !!!
ÇA SUFFIT : L'EFFORT DOIT ÊTRE ÉQUITABLEMENT PARTAGÉ !
Alors, qu'on se le dise, surtout du côté du Conseil général. C'est fini. La moyenne varoise des contributions par habitant est en 2014 de 52,95 euros, soit 36 euros de moins que ce que chaque Seynois règle chaque année au service départemental des pompiers. Je vais donc proposer au conseil municipal une délibération par laquelle, pour l'avenir, nous nous en tiendrons à cette moyenne. Pour nos 63000 habitants, ça ramènera la "douloureuse" à environ 3,4 millions, soit un peu plus de deux millions de moins qu'aujourd'hui...
Quand on rapporte ça aux misères que nous fait l'État en nous laissant entrevoir, d'ici à 2017, une baisse continue, année après année, des dotations de fonctionnement, qui devrait atteindre près de 5 millions, ça ne ferait pas de mal à notre équilibre budgétaire.
Noius sommes en république, supposée égalitaire. Il faudra argumenter rudement pour m'expliquer que la commune la plus pauvre du Var, une des très rares à être en règle avec la loi pour assumer sa mission de logement des plus démunis et d'accompagnement social en leur faveur, celle dont mon prédécesseur Arthur Paecht disait à juste titre qu'elle porte en elle le plus important potentiel de développement économique, et donc d'emploi, de l'aire urbaine toulonnaise, doit continuer à payer plus que la plupart des autres - et donc pour la plupart des autres - pour que soit garantie à ses habitants leur simple sécurité.