Avec mes collègues Renaud Gauquelin, maire de Rillieux-la-Pape (Rhône), et Olivier Klein, maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), nous étions reçus ce mercredi soir, au nom de l’association des maires de France « Ville & banlieue », au cabinet d’Aurélie Filipetti, la ministre de la culture et de la communication.
Nous y avons plaidé pour un effort culturel en faveur des populations de nos grands quartiers d’habitat social, à partir des propositions que nous avions formulées aux divers candidats à la Présidence de la République.
Si, comme nous nous y attendions, nous n’avons pas eu d’heureuse surprise avec l’annonce, dont on pouvait [toujours] rêver, de moyens d’État particuliers, nous avons été tout de même satisfaits de relever que nos objectifs restent très concordants avec ceux de la ministre.
Comme nous, elle souhaite impliquer les artistes dans le portage des politiques socio-culturelles et de rénovation urbaine, sensibiliser les populations des quartiers, celles qui sont les plus éloignées de la culture au sens des institutions, doter les territoires de conseils locaux de promotion des pratiques culturelles, réunissant tous les acteurs culturels des institutions et du terrain, et renforcer la culture vivante dans les cursus scolaires, car l’École est le « passage obligé » de tous les enfants de la République.
Sur ce dernier point, la position du ministre de l’Éducation nationale est bien cohérente avec celle de sa collègue chargée de la Culture, et la nôtre. Il veut jouer sur trois leviers d’action : le partenariat entre l’Education nationale et les collectivités locales pour « mettre en synergie leurs capacités et leurs savoir-faire, dans leurs champs de compétence respectifs » ; la complémentarité des intervenants en présence : enseignants, artistes, chercheurs, intervenants éducatifs et culturels ; l’optimisation et la mutualisation des ressources présentes dans les territoires. Il faut développer un véritable parcours culturel de l’école au lycée : un parcours qui intégrerait cette fois-ci l’enseignement et la pratique artistiques, et chercherait à prendre en compte les publics ayant le moins accès aux œuvres et aux pratiques culturelles.
Comme mes collègues maires de « Ville et Banlieue », je suis évidemment favorable à cette évolution visant la démocratisation de l’enseignement et des pratiques artistiques et culturelles. Mais notre association d’élus de terrain recommande aussi pour les enfants des milieux populaires l’action et l’expérience concrètes, et l’échange vécu : il faut par exemple, de notre point de vue, multiplier les échanges culturels et les rencontres avec les cultures dites « d’origine », avec la culture contemporaine, avec la culture européenne à partir des échanges scolaires.
À La Seyne, on est plutôt bien avancés dans la réalisation de ces objectifs, nous appuyant sur des expériences historiques et des volontés partagées. Il y en aura eu pour tous les quartiers et toute la ville au terme de notre mandat, avec des équipements communaux dont les fonctionnements vont peu à peu tous dans le sens d’une appropriation par tous, d’activités ouvertes aux élèves, et d’artistes en résidence.
Au nord, l’inauguration, demain mardi, en présence de François Lamy, ministre délégué à la Ville, de la nouvelle médiathèque Andrée-Chédid, fait suite à celle du centre social et culturel Nelson-Mandela entièrement rénové, et précède le lancement des travaux de rénovation du centre culturel Henri-Tisot.
Au sud, l’installation d’un deuxième chapiteau et l’obtention du label « pôle national des arts du cirque » pour Théâtre Europe au Chapiteau de la Mer a suivi de près l’extension de la Maison culturelle de quartier Jean-Bouvet, tandis qu'est mis en valeur le patrimoine historique agricole du Domaine de Fabrégas et peu à peu reconquis celui, architectural, du village Pouillon des Sablettes.
Au centre ville, l’ouverture de la Maison du patrimoine et de l’image a précédé celles de la Bibliothèque théâtrale Amand-Gatti, de la galerie d’arts « Le Pressing », ainsi que la réalisation du "Chemin de la mémoire de la Navale" et des aménagements urbains « Le musée est dans ma rue », et sera suivie de la mise en service, avec le casino du Parc de la Navale, d’une salle de spectacles pouvant accueillir jusqu’à 700 personnes, et de la réfection de la salle « La Criée ».
Et, bien sûr, arpentant jusqu'au moindre recoin de la commune, notre nouveau bibliobus !
Et je n’évoque ici que les équipements, nouvaux ou rénovés. Je reviendrai un autre jour sur les actions permanentes et les événements qui auront vu le jour au cours des cinq dernières années.