Var-matin me pardonnera de lui "emprunter" la photo qui illustre cet article, mais, étant moi-même au coeur du "H" géant avec nos concitoyens de La Seyne et de l'Ouest toulonnais, je ne pouvais être au sommet du pont levant pour nous photographier.
Pas de bataille de chiffres pour cette mobilisation originale. Médias et organisateurs s'accordent à le dire, nous avons été plus de mille à avoir donné une heure de notre temps libre pour rappeler à l'Agence Régionale de la Santé (ARS) combien nous sommes attachés à notre maternité de La Seyne et de l'Ouest Var.
Des jeunes, des anciens, de jeunes couples et leurs bébés, des jeunes femmes enceintes, des gens venus de La Seyne, bien sûr, mais aussi de Saint-Mandrier, d'Ollioules, de Sanary, de Six-Fours, de Toulon. Des personnes politiquement engagées de tous bords, de l'UMP au NPA, en passant par le PS, Europe-Écologie, le POc, le PCF, LO, et d'autres, comme des citoyens simplement inquiets. Des syndicalistes comme des gens qui ont été des usagers satisfaits d'avoir bénéficié des services de cette maternité publique de proximité.
J'espère que ça suffira à faire entendre raison, à la fois à M. Perrot, directeur du centre hospitalier intercommunal, qui fait la sourde oreille ou truque les chiffres dans sa communication publique, fût-ce en les corrigeant ensuite, et, surtout, à son patron régional, M. Deroubaix, directeur général de l'ARS, qui, pourtant, pas plus tard qu'il y a trois jours, fixait les objectifs des priorités de la santé en région Provence Alpes Côte d'Azur, indiquant sur son site Internet vouloir "réduire les écarts d'accès à la santé (...) notamment grâce à des programmes de santé ciblés sur les territoires prioritaires", plaçant la périnatalité parmi les six priorités qu'il s'assigne.
À moins qu'on estime qu'un hôpital installé au carrefour du plus grand quartier d'habitat social du Var, avec ses 13.000 habitants, et d'un centre ancien paupérisé et dégradé d'autant de résidents, seul équipement médical public entre La Ciotat et Toulon, la Méditerranée et la chaîne de la Sainte-Baume, sur une zone de 100 à 150.000 habitants, n'est pas sur un "territoire prioritaire"...
Invité par M. de Mazières, sous-préfet de l'arrondissement, à une séance de travail le 26 janvier dernier sur les difficultés seynoises, le directeur de l'ARS n'y est pas venu, ni ne s'y est fait représenter. Il faudra bien pourtant qu'il entende la plaidoirie d'un peuple.
Dès demain, je vais l'y inviter par courrier. Après les votes de trois conseils municipaux de communes importantes, les positions de quatre maires, dont trois de la droite républicaine, plusieurs milliers de signatures de pétitions, et une porte entrouverte par Nora Berra, secrétaire d'État en charge de la santé, pour maintenir la maternité de La Seyne, puissions-nous obtenir gain de cause sans avoir à recourir à des formes de mobilisation plus classiques et, naturellement, plus dérangeantes.
Merci à tous ceux qui se sont mobilisés ce samedi à La Seyne pour le deuxième plus grand rassemblement de France, après celui de Paris, dans le cadre de la journée nationale d'action pour la défense de l'hôpital public.
Et tenons-nous prêts si notre cri d'inquiétude n'était pas rapidement entendu !
À moins que, demain lundi, ce serait une sage décision, M. Perrot, qui tiendra une conférence de presse sur le site du futur hôpital de Toulon, en présence du président de l'agglomération, Hubert Falco, que chacun sait attaché à la proximité, annonce la bonne nouvelle tant attendue...
La presse en a parlé...
> Le Monde