Qu'est-ce que je n'ai pas entendu, ce week-end, suite à l'interprétation qui a été faite des propos de François Hollande en Grande-Bretagne !!! Les socialistes se réjouiraient qu'il n'y ait plus de communistes en France ! Et autres fadaises à l'avenant.
Du coup, j'ai lu "The Guardian", le magazine anglais qui a rapporté l'entretien. Voilà ce qu'il était écrit de ce qu'aurait dit Hollande dans l'édition incriminée : "Today there are no Communists in France" [Aujourd'hui il n'y a pas de communistes en France]. En effet, ça pouvait faire bondir ! Mais "The Guardian" a publié, dès le 14 février, dans sa rubrique "Corrections and clarifications", la réalité du propos de François Hollande, la replaçant dans son contexte de comparaison entre 2012 et la victoire de la gauche en 1981 : "There had been 23 years of the right in power, the cold war was on and Mitterrand nominated Communist ministers to government. Today there are no Communists in France, or not many" [Il y avait eu 23 ans de droite au pouvoir, la guerre froide était là et Mitterrand nomma des ministres communistes au gouvernement. Aujourd'hui il n'y a plus beaucoup de communistes en France]. Ce n'est pas franchement la même chose. Et c'est - d'ailleurs je le déplore - assez conforme à la réalité.
Ceux qui s'en sont offusqués n'avaient sûrement pas lu les propos réels du candidat socialiste... que beaucoup de médias français ont (sans le faire exprès ?...) oublié de corriger... Heureusement que Jean-Luc Mélénchon, dont je regretterai encore longtemps qu'il nous ait laissés un peu orphelins à l'aile gauche du PS, a sifflé la fin de la récréation après que la vérité a été annoncée par "The Guardian", dans un simple communiqué : "L'incident est clos". Mais qui n'a pas dû parvenir, non plus, à ceux qui m'ont apostrophé...
Moi, vous me connaissez, je suis ravi de la pluralité de la gauche. Et je souhaite toujours que ses courants, radicaux, républicains, socialistes, écologistes, régionalistes, communistes, et aussi trotskystes, enrichissent ensemble un projet commun d'alternative à l'ultra-libéralisme anti-républicain que la droite sarkozyste d'aujourd'hui impose à notre peuple. Même si, parfois, ainsi que je l'ai vu ou lu ces tout derniers jours dans la presse locale, certains tirent un peu la couverture à eux ou tentent de récupérer à leur compte un mouvement social, d'autres la jouent stratégie de camp à la mode billard à dix bandes ou ressassent des propos antédéluviens des uns pour ne pas faire bloc avec eux demain... Et nous, les socialistes, ne sommes pas exempts de reproches en la matière.
Mais j'aime autant ça que l'uniformité imposée aux petits soldats de l'autre camp, doigts sur la couture. Contre vents et marées. Ce que pas mal de gaullistes, historiques ou contemporains, ici et ailleurs, commencent à plutôt mal digérer.