26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 05:48

http://www.leolagrange.org/actu/images/582.jpgOn ne peut pas aborder la question des temps éducatifs autrement que par la recherche de l'intérêt de l'enfant. Ce ne sont ni les intérêts de l'économie touristique, ni ceux du confort des familles, ni ceux des maires et personnels municipaux ou des associations travaillant avec les enfants, ni ceux des enseignants, qui doivent guider la réflexion sur ce qu'il y a lieu de faire ou de ne pas faire. Ça ne veut pas dire qu'il faut les négliger, loin de là, mais il faut placer l'enfant au centre de l'organisation d'un dispositif éducatif global et concerté.

 

IL Y A URGENCE ÉDUCATIVE !

Je sais que je prends le risque de me faire vilipender en énonçant cela, mais je crois devoir le courir. Car il y a une véritable urgence en matière de réussite scolaire. La République doit se ressaisir parce que les niveaux baissent dangereusement, les écarts de résultats se creusent entre enfants de situations familiales diverses, donc les possibilités d'insertions sociales et professionnelles futures, dans un monde où l'accès au travail est de plus en plus difficile. Je ne dis pas que la question des temps éducatifs, terme que je trouve plus juste que celui de rythmes scolaires, va, à elle seule, tout régler. Si on ne met pas par ailleurs le paquet sur la refonte des programmes, aujourd'hui beaucoup plus lourds qu'hier, sur des moyens humains en professeurs évitant les classes surchargées et permettant de disposer de plus de maîtres que de classes, sur la scolarisation des tout-petits dans les quartiers populaires, sur le retour des dispositifs pour l'aide aux enfants en difficulté, sur la formation et la revalorisation des salaires des enseignants qui effectuent un métier de plus en plus pénible, sur la formation au partenariat avec l'École des animateurs socio-éducatifs, culturels et sportifs, on peut craindre de voir se jouer le film d'une (r)évolution qui fera pschitt.

Nul ne conteste que les journées de classe dont trop lourdes. On a raison de s'y attaquer. Je trouve cependant que la question de la demi-journée de plus ou de moins par semaine n'est pas la question majeure. Trois heures lissées sur la semaine, ça laisse une toute petite marge de manoeuvre, inférieure à une heure par jour. À Toulouse, par exemple, qui n'a jamais adopté la semaine de quatre jours, l'impact en termes de résultats n'est pas significatif. Mais, avec une réorganisation de l'année scolaire, une alternance de 7 semaines de classe et 2 vraies semaines de vacances, quatre fois l'an, plus les petits ponts et jours fériés, suivie de six semaines de congés estivaux, là, conjugué à la réforme de la semaine, je crois qu'on aura matière à construire un beau projet des temps d'École, des temps libres et des temps familiaux.

 

CHICHE, VINCENT, MAIS ON PREND LE PACK COMPLET DÈS 2014 !

Le ministre Peillon a raison. Mais, moi, je ne partage pas trop la méthode. J'y serais allé plus volontairement. Tant qu'à me faire conspuer, je n'aurais pas traité la réforme hebdomadaire en 2013 et la réforme annuelle en 2015. À Vincent Peillon, je voudrais pouvoir dire "chiche, je prends les deux, mais pour la rentrée 2014, le temps de bien préparer, former les partenaires publics et associatifs, et on y intègre aussi les collèges volontaires". D'ailleurs, en y réfléchissant, je vais un peu sonder tous les intéressés dans ce sens...

Car plus on offrira de temps de cette école de la République, passage légalement obligé de tous les 6-16 ans résidant en France, plus on assurera en complément, par les services publics communaux et les associations agréées dans le cadre d'un projet éducatif de territoire, une éducation de qualité aux sports, à la culture, aux nouvelles technologies, à l'environnement, plus on impliquera les familles, y compris en accompagnant celles qui sont à la peine dans l'exercice difficile de la parentalité, et plus on aura de chances de constituer un terreau égalitaire républicain sur lequel les enfants et les adolescents, quelles que soient leurs conditions sociales et culturelles, pourront grandir en tirant le meilleur parti des enseignements et autres dispositifs éducatifs.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse