Comme la ville de Toulouse avait obtenu, lors de la réforme Darcos supprimant la classe le samedi matin, une dérogation lui permettant de maintenir neuf demi-journées d'école par semaine, j'avais souhaité que la réforme de l'éducation, pour ce qui concerne les aménagements des temps de l'enfant, se fasse à La Seyne, de manière dérogatoire, en une seule fois à la rentrée scolaire de septembre 2014, c'est-à-dire que, plutôt que changer les rythmes de la semaine en 2013 et les rythmes annuels en 2015, tout s'opère en même temps. Un bouleversement me semblait suffire.
Je m'apprêtais à solliciter le ministère de l'Éducation nationale en ce sens lorsque celui-ci a indiqué que la réforme de l'année scolaire, visant à accroître le nombre de jours d'école pour rendre ceux-ci moins denses et plus profitables aux apprentissages, n'entrerait pas en vigueur avant 2017, le temps qu'une large concertation soit mise en œuvre. Patatras : on s'en tiendra donc à l'application de la réforme instaurant une neuvième demi-journée. Et, après avoir réalisé un sondage auprès des parents d'élèves, j'ai pris en compte leur vœu exprimé à plus de 80%, et cette demi-journée sera donc le mercredi matin.
UN PROJET ÉDUCATIF TERRITORIAL CONCERTÉ
Je sais bien que cette réforme fait débat, y compris dans les sensibilités qui composent la majorité municipale. Mais la Loi est la Loi. Il faut l'appliquer. Autour d'Isabelle Renier, adjointe chargée du périscolaire, qui coordonnera naturellement les autres élus concernés (école, action socio-éducative, culture, sports, etc.), un comité des usagers des temps éducatifs est installé pour déboucher en décembre 2013 sur un projet d'organisation appelé Projet éducatif territorial (PET). Il devra bien sûr être construit avec l'Education nationale, les parents d'élèves, les services communaux et les associations œuvrant pour l'éducation scolaire et des temps libres.
L'objectif est, à moyens constants, sauf si l'État se montre généreux, de réorganiser l'offre éducative seynoise des temps non scolaires, de sorte que les moments libérés par un moindre nombre quotidien d'heures de classe permettent aux enfants, de toutes les écoles et de tous les quartiers, de bénéficier d'activités de découverte et d'initiation aux sports, à la culture et aux arts, à l'environnement, aux nouvelles technologies, etc.
ASSURER L'ÉGALITÉ D'ACCÈS AU SPORT ET À LA CULTURE
Pour assurer cette équité entre tous les enfants de la commune, il va falloir bouleverser pas mal d'habitudes et il est fort probable que, pour disposer des ressources humaines nécessaires dans les temps non scolaires, la commune sera contrainte de réduire l'appui important qu'elle apporte aux enseignants dans les temps scolaires (classes de mer, classes de nature, classes de sport, activités culturelles et artistiques, etc.) afin de les redéployer sur les temps libres. Il faudra aussi sans doute conditionner les appuis communaux apportés aux associations socio-éducatives, culturelles et sportives, au fait qu'elles prennent leur part dans l'offre d'activités. Il faudra sûrement de même que les enseignants intègrent que des plages horaires suffisantes devront être dégagées car on voit mal comment on pourrait assurer une offre périscolaire équitable et utile, qui soit autre chose qu'une garderie dans l'école, si l'on ne dispose que de trois quarts d'heures quotidiens... Et vraisemblablement d'autres changements d'usages pour l'ensemble des acteurs éducatifs... qui ne m'effraient pas, tant La Seyne a une longue histoire de la prise en charge des enfants dans tous leurs temps de vie.
Sinon, nous ne parviendrons pas à assurer l'égalité républicaine. Et ça, ce n'est pas pensable.