9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 04:52

http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQwyUwVkbRPBNBYI1kGo3C-8SgsYhJu1NJ4HAmXxTZZJ6pnQIRmÀ la différence de la plupart des communes littorales voisines, j'éprouve souvent le sentiment qu'il y a, surtout à partir des beaux jours, deux "cœurs de ville" à La Seyne. Celui qui s'étale de Brégaillon aux Mouissèques en passant par le centre historique et le vieux port, et, à l'autre bout de la ville, le quartier des Sablettes.

L'un grouille de vie dès le petit matin pour s'apaiser à l'heure de la sieste, l'autre prend le relais peu avant midi pour fourmiller d'animation jusque tard dans la nuit.

Lorsque j'entends "La Seyne, c'est mort", je sais bien qu'on me parle de la torpeur des calmes après-midis des rues du vieux centre historique et, parfois aussi, des quais du vieux port. Et, inlassablement, je réponds d'aller faire un tour vers les grandes plages de sable pour voir si c'est vraiment mort. Et, là, on s'étonne parfois : "Mais c'est encore La Seyne, là-bas ?".

Eh oui, c'est encore La Seyne. La Seyne miroir à deux faces. Et c'est ainsi depuis plus de 150 ans. Les deux ont à reconquérir leur monde, car les deux ont connu grandeur et décadence.

UN PATRIMOINE NATUREL ET PAYSAGER EXCEPTIONNEL

Toute première station balnéaire dès le milieu du XIXe siècle, le site au patrimoine naturel et paysager privilégié de Tamaris et des Sablettes a été, des décennies durant, une destination de tourisme et de villégiature des plus prisées, avant d'être pour longtemps supplantée par les villes de la Côte d'Azur, abandonnée jusqu'au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Depuis, patiemment, au fil des années, des aménagements et des animations, il reconquiert ses lettres de noblesse. Avec le privilège d'avoir, du coup, été épargnée des affreuses "marinas" des années 60-70 qui ont dénaturé le littoral azuréen de Cannes à Nice. Il reste beaucoup à faire, de la réfection urgente du Port de Saint-Elme qui ne relève pas de la compétence municipale à celle de la corniche de Balaguier à l'isthme des Sablettes qui en relève, mais dont la commune, sans aide intercommunale et départementale, ne pourra financièrement entreprendre le réaménagement en voie de circulation raisonnée et en "voie verte" (piétons et vélos).

UNE VIE APRÈS LA CONSTRUCTION NAVALE, SANS FAIRE TABLE RASE DU PASSÉ

Le cœur originel de la commune, vivant de ses commerces et de ses services, et surtout de son activité industrielle, a subi avec la fermeture des chantiers navals un rude coup d'arrêt de sa dynamique. Élargi, au Nord, à la zone économique de Brégaillon devenue pôle de compétitivité "Mer" à vocation mondiale, et, à l'Est, aux historiques espaces portuaires et industriels des Mouissèques que, peu à peu, la ville réaménage et se ré-approprie, le centre tente de renaître.

Après la réalisation du Parc de la Navale, la mise en valeur du Pont Levant et la Porte Principale, engagés par mes prédécesseurs, nous poursuivons vers l'Est du site. J'ai signé en avril une délégation de service public pour la construction et l'exploitation d'un casino de jeux avec une salle de spectacles qui pourra accueillir jusqu'à 700 personnes ; j'ai inauguré les premières étapes d'un "chemin de la mémoire" de la Navale ; j'ai relancé une délégation de service public pour la construction d'un port de plaisance de plusieurs centaines de places ; j'ai commencé la réalisation de cheminements piétonniers depuis l'ancien môle d'armement qui accueille les plus grands paquebots du monde déversant des milliers de touristes ; j'ai créé les conditions de l'installation sur le parc d'un bureau de l'office de tourisme ; j'ai lancé, également en avril, une Assistance à Maîtrise d'Ouvrage pour la reconversion du bel ancien bâtiment de briques rouges à l'étonnante charpente métallique, autrefois atelier mécanique des chantiers, vers un espace à vocation économique, culturelle et de loisirs, notamment avec un centre muséal d'interprétation de la mémoire de la construction navale et des activités de la Rade ; j'ai imaginé de nouvelles animations culturelles et tous publics, avec des événements qui rythment la vie de l'Esplanade Marine tout au long de l'année.

UNE REDYNAMISATION DU VIEUX CENTRE

Dans le vieux centre, outre les mises en valeur des constructions patrimoniales, des vieilles places provençales, un programme de rénovation de l'habitat ancien dégradé, la réforme du stationnement et de la circulation, je conjugue mes efforts à ceux de "Vitrines Seynoises", l'association des commerçants, pour impulser de l'animation : le tout récent déplacement du marché forain vers les places et rues plus proches du port, s'il mérite quelques petits ajustements, est déjà largement plébicité par les usagers, les commerçants, sédentaires et forains, et les habitants.

Et, là encore, il reste beaucoup à faire. Avec bien peu de moyens !

D'autant que cette ville à deux pôles de vie nous oblige à tenir deux fers au chaud. Mais on avance. Avec optimisme et détermination.

 

(je n'ai évoqué aujourd'hui que les "cœurs de ville", mais nul n'ignore les efforts que nous déployons pour la rénovation du "troisième pôle urbain seynois", le quartier Berthe, en passe de devenir d'ici trois ou quatre ans un "morceau de vraie ville" ; c'est d'ailleurs parfois amusant, parfois usant, selon mon humeur du moment, de m'entendre dire : "tu ne fais rien pour le centre et le Sud : toujours tout pour Berthe !" ou, à l'inverse "À Berthe, on est toujours des oubliés !". La vérité, c'est qu'il faut tenir, non comme je le disais ci-avant, deux fers au chaud, mais bien trois !...)

Partager cet article

Repost0
Publié par Marc Vuillemot - dans Rénovation urbaine - aménagements et habitat