25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 04:12

http://www.vernon-encheres.fr/_images/banniere_revue_de_presse.jpgComment ne pas être inquiet pour l'avenir de nos deux quotidiens locaux ? Les turbulences qu'ils traversent, l'un et l'autre, certes pas pour les mêmes raisons, loin de là, doivent interpeller les démocrates. La presse quotidienne écrite régionale est un pilier de l'information des citoyens, donc de leur invitation à évaluer et juger, et d'autant plus lorsque, comme chez nous, elle est plurielle dans ses lignes éditoriales, même si l'un des deux journaux locaux dispose de moyens sans commune mesure avec ceux de l'autre. Mais les journalistes des deux titres sont aujourd'hui en danger. Et, par voie de conséquence, même si on estime que j'exagère, je l'exprime : c'est la démocratie qui l'est.

On sait les difficultés que rencontre depuis longtemps la SEILPCA, éditeur de "La Marseillaise" et de "L'Hérault du jour", pour tenir bon, comme journal de région et d'opinion, dans un contexte où la concurrence est rude avec GHM, le Groupe Hersant Medias, qui possède dans toute la France métropolitaine, en outremer et en Suisse, des quotidiens de diverses régions, dont notre "Var-matin" local, mais a aussi pris pied dans la gestion de télévisions locales et de journaux d'annonces. Non, assurément, "La Marseillaise" et "Var-matin" ne jouent pas dans la même cour. Il n'empêche que les inquiétudes croissent pour l'un et l'autre.

 

"LA MARSEILLAISE", PETIT POUCET DANS LA FORÊT HOSTILE DU CAPITAL

131025_la_marseill.jpgPas plus tard que l'an dernier, "La Marseillaise" a une nouvelle fois failli mettre la clef sous la porte. Pour tenir bon, ses journalistes s'accrochent, acceptent des salaires modestes, et se résignent à des baisses d'effectifs, des réorganisations et des élargissements géographiques de leurs champs de travail. Même s'ils ne sont pas aidés par le titre de leur journal que leur direction s'obstine à ne pas vouloir "territorialiser", comme le petit montage que j'avais réalisé en 2006 lors du lancement de la nouvelle formule (image ci-contre), au point que les Varois mal informés ignorent que "La Marseillaise" qui est en vente chez nos marchands de journaux est une édition départementale bien de chez nous. Ni par certaines maisons de la presse qui se refusent à le présenter sur leurs étals à l'égal du journal concurrent...

Ils produisent un journal d'informations locales et nationales, plus dense en analyses des enjeux de France et du monde et des faits de société que les parutions du groupe "Nice-matin" dont, pourtant, les journalistes des agences locales font objectivement et professionnellement leur travail. Mais ces derniers, contrairement à leurs confrères de "La Marseillaise" qui assume son rôle de journal d'opinion engagé, subissent aussi les orientations d'une ligne éditoriale de leur direction générale dont je n'entends que des plaintes de la part de mes collègues élus locaux qui, pourtant, et loin de là, ne sont pas de la même sensibilité politique que moi.

 

"VAR-MATIN" PROCHAINE VICTIME DE L'AFFAIRISME FINANCIER ?

À "Var-matin", les inquiétudes viennent du fait que la pérénnité du journal est mise en danger par l'affairisme financier qui préside aux destinées du groupe GHM et se refuse à considérer que le "produit presse" n'est pas un actif comme les autres.

On liquide ce qui n'est pas rentable. On s'apprête à mettre à mettre en œuvre un plan social qui pourrait conduire à la disparition de 200 des 800 emplois, alors que le groupe a récemment fait l'objet d'une relance accompagnée par l'État, avec l'aval du Comité interministériel de restructuration industrielle qui a récemment effacé une dette bancaire de 165 millions d'euros. J'ai d'ailleurs fait voter par notre conseil municipal, sans aucun avis contraire ni de la majorité de gauche ni de la minorité de droite, une motion de soutien aux salariés menacés. Pour eux-mêmes comme pour le titre.

 

LA PRESSE ÉCRITE LOCALE DOIT VIVRE POUR LA DÉMOCRATIE !

Car, vraiment, nos deux quotidiens locaux doivent vivre. Il en va de la pluralité de la presse écrite locale, garantie de la conscience des faits et des enjeux d'un territoire autant que de l'élévation des esprits de notre peuple déjà suffisamment anesthésié par nombre d'émissions de télévision et d'autres médias d'aujourd'hui. Vraiment, ça ne m'amuserait pas que "Le Seynois", notre mensuel municipal, dont des esprits peu éclairés considèrent encore qu'il est un organe de propagande, se retrouve fils unique dans la famille de l'information écrite seynoise...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Démocratie locale et communication