Lorsque l'association Culture Plus est venue trouver la ville, il y a presque cinq ans, je me demandais ce que ça allait donner et comment ça allait être reçu, ce projet de festival de musiques actuelles. Pourtant, je ne pouvais pas ne pas répondre favorablement. Comme, d'ailleurs, je l'ai fait pour d'autres événements : l'Académie Internationale de Musique classique au mois d'août ou le Festival des jeunes créateurs Omaseyne début juillet.
Et l'équipe prépare aujourd'hui sa cinquième édition de Couleurs Urbaines pour le printemps 2013. Au-delà des "pointures" des musiques d'aujourd'hui qui ont attiré à La Seyne des milliers de spectateurs (40000 en quatre ans...). C'est le constat que nous faisions, hier lundi à la mairie, avec Nabil Chaouch, directeur de Culture Plus, et les élus et personnels des services de l'événementiel et de la jeunesse.
Ça n’a pas été facile, et ça ne l’est toujours pas complètement sur le plan financier pour l’association. La ville a toujours apporté un soutien financier régulier de 15000 euros, y compris en aidant à flécher des financements privés. Mais les autres susbides sont à la baisse...
Je sais aussi que l’association a fait un travail remarquable et opiniâtre auprès de nos quartiers et avec les associations et formations musicales existantes. Des liens forts se sont tissés au fil des éditions.
Couleurs Urbaines est désormais une attente et, en se faufilant entre les éventuelles gouttes de pluie et les possibles coups de vent de nos printemps, Couleurs Urbaines s’est frayé un vrai succès populaire à La Seyne et dans les alentours de l’agglomération, portant l’identité de la ville au delà de la commune même.
Chaque année, ce sont des milliers de personnes venant de tous horizons qui choisissent parmi les très belles têtes d’affiches qui, durant trois jours, se produisent sur l’Esplanade Marine.
Au-delà des vedettes de renom, je suis particulièrement sensible à ce qui a été conçu et inventé avec Beebish, notre star de la dance hip-hop, et récemment de la chanson, ce lien matérialisé par la "battle" (pour les vieux ignares comme moi, un[e] "battle" est une confrontation d'improvisation entre deux ou plusieurs rappeurs) qui a pris racine dans l’arène de la Bourse du Travail et qui constitue une entrée extraordinaire dans l’univers des cultures urbaines.
Et je suis sensible aussi à l’esprit d’ouverture du festival et au travail avec les "chantiers culturels" présidé par l’esprit d’échange, de troc, de service et d’implication des jeunes de la commune sur un événement désormais implanté notoirement sur la commune. Il faut en effet souligner le travail au long cours que le Service municipal de la jeunesse réalise dans cette aventure avec ces "chantiers culturels" qui permettent aux jeunes Seynoises et Seynois de découvrir des facettes du travail événementiel et de s’impliquer en touchant un peu à tous les aspects de la chaine des métiers du spectacle. Une quarantaine d'entre eux ont pu en bénéficier sur Couleurs Urbaines ou sur Les Voix du Gaou, mais aussi bientôt, m'a-t-on dit, dans le cadre de Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture. C'est un principe simple, fondé sur l’échange et la réciprocité : je donne un peu de mon temps pour aider à la technique et, en retour, j’assiste à des concerts, je côtoie les artistes jusque dans les coulisses. Une très belle initiative des fonctionnaires communaux de l'animation qui ont imaginé cette action éducative, culturelle et festive.
Au regard de ce que Couleurs Urbaines apporte chaque année, en soutenant la consommation dans les commerces du centre ville, en offrant un accès à la culture et à la fête à des milliers de nos jeunes (et moins jeunes...) concitoyens et visiteurs, en promouvant l'image dynamique de la commune, les riverains du quartier des Mouissèques pardonneront sûrement volontiers les trois soirées annuelles où les basses et les décibels viennent troubler leur quiétude, non ? C'est ça, La Seyne intergénérationnelle qu'on aime.
> Le site Internet de Couleurs Urbaines