"E pur si muove !"... c'est une phrase que le mathématicien et physicien italien Galileo Galilei (Galilée) aurait marmonnée en 1633, lors de son procès, après avoir été forcé par l'Inquisition à reconnaître que la Terre, conformément aux idées de l'époque, était immobile et constituait le centre de l'univers. "Et pourtant elle tourne !", c'est un peu ce que j'ai eu envie de dire, pendant cinq ans, en m'obstinant à penser, souvent seul contre beaucoup, qu'il était possible d'autoriser l'accès estival à la Corniche Merveilleuse.
Ce vendredi soir, je recevais à la mairie tous ceux qui ont contribué à l'expérience tentée cet été. Et, parmi eux, nombre de très réticents au début qui ont malgré tout accepté que nous essayons, partant du principe qu'on ne respecte bien que ce qu'on a appris à connaître et de l'idée que notre économie touristique doit aussi s'appuyer sur une offre de découverte intelligente de notre patrimoine, dans laquelle la culture scientifique et technologique a toute sa place.
UNE DÉCOUVERTE INTELLIGENTE DU PATRIMOINE NATUREL
Et ça a marché. A quatre reprises pour des balades pédestres guidées le long de cette route exceptionnelle en ce qu'elle permet, au-delà de la vue magnifique sur la mer et le massif de Sicié, de découvrir en une journée des éléments de patrimoine naturel botanique et géologique, les traces de l'ancienne exploitation qui était faite du milieu, avec deux visites spécifiques, celle du Domaine de Fabrégas et celle de la station d'épuration Amphitria. Et un pique-nique convivial le midi et des rafraichissements offerts en fin de parcours à la Maison de la Pleine Nature.
Une centaine de personnes de tous âges sont pu bénéficier de l'initiative, dont des touristes et des Seynois ou voisins immédiats qui, pour beaucoup, n'avaient jamais perçu que cet espace protégé qu'ils croyaient connaître recelait des richesses qu'ils ignoraient, avait été exploité utilement par l'homme au cours d'une histoire, et n'avait pas vocation, pour être sauvegardé pour l'avenir, à être un sanctuaire frappé d'interdiction de visites.
UNE EXPÉRIENCE À RENOUVELER ET DÉVELOPPER
Ça a tellement bien marché qu'on réclame aujourd'hui que ces randonnées se poursuivent en cours d'année. Ce à quoi nos services vont répondre. En tous cas, nous avons tous, même les plus rétifs à tenter l'expérience, dressé un beau bilan ce vendredi. Et je crois pouvoir porter la parole de ceux qui ont bénéficié de cette initiative pour dire un grand merci à l'équipe de Bernard, responsable du service Plan de sécurité et de prévention des risques qui pilote la Réserve communale de sécurité, à l'équipe de Jean-Jacques, chef du service des sports qui gère la Maison de la pleine nature, à Jean-Marc, le garde forestier de l'Office national des forêts et ses collègues, à Philippe, chef du parc-autos et ses chauffeurs qui ont conduit les bus amenant les visiteurs depuis le lieu de rendez-vous des Sablettes, et à Alain, cadre aux services techniques, à Noëlle et Audrey, qui ont assuré les contacts téléphoniques avec les participants, à André, Jean et Jean-Yves, de Véolia, qui ont assuré les visites de la station d'épuration, à Céline, responsable du Domaine de Fabrégas, à Marion, qui pilote la gestion du massif au sein de TPM, et à Jean-Louis, écologue de métier qui, bénévolement, a construit le projet avec tous les autres.
Et bien sûr aux quatre jeunes animateurs, Adriane, Jean, Maël et Thomas, étudiants, employés comme saisonniers par la commune, qui ont assuré avec passion l'accompagnement des visiteurs.
Ce n'est qu'un début. Nous avons plein d'autres idées derrière la tête. Avec, sûrement, moins de procès en inquisition lorsqu'on évoquera leur mise en œuvre...