C'était nécessaire. Ils y sont parvenus et je m'en réjouis. Il y aura une liste de quatre candidats issus de quatre sensibilités de la gauche seynoise. Les électeurs républicains de La Seyne qui pensent que, dans un département aussi, comme dans une commune, il est nécessaire et possible, face à l'austérité, d'infléchir les politiques territoriales pour plus d'égalité et de solidarité, auront à leur disposition un bulletin de vote porteur d'espoir.
Les deux titulaires pour ce canton de La Seyne-Nord, qui couvre 80% de la population de notre commune, Marie Bouchez et Anthony Civettini, sont respectivement socialiste et communiste. Les deux suppléants, Joëlle Arnal et Toussaint Codaccioni, émargent au NPA et au MRC. Mon voeu le plus cher serait que dans le canton de La Seyne-Sud (le reste de la commune, Six-Fours et Saint-Mandrier), semblable unité se réalise, avec, peut-être, d'autres sensibilités de la gauche locale, écologiste ou radicale.
Les enjeux seront d'importance les 22 et 29 mars prochains. Les questions de l'appui départemental aux territoires varois, dans les domaines de l'aménagement, de l'éducation, de la culture, du sport, des solidarités, de l'insertion ou de la prévention de la délinquance, durement mis à mal ces dernières années par la majorité de droite varoise, fût-ce en partie du fait des baisses inacceptables des aides de l'État aux conseils généraux, seront au cœur du débat.
POUR L'ÉGALITÉ DES TERRITOIRES, LA SOLIDARITÉ DÉPARTEMENTALE
Il faudra que les concurrents de droite et d'extrême-droite de cette petite équipe disent clairement si, parce que le territoire du canton est le plus défavorisé du Var, ils comptent jouer sur la solidarité du reste du département pour revenir sur les baisses des subventions aux associations, pourtant si nécessaires à l'éveil des consciences et l'éducation à la citoyenneté, ou s'ils estiment acceptable que douze postes d'éducateurs de rue aient été supprimés, freinant gravement les missions de prévention de la délinquance. Autant de sujets qui, hélas, sont brûlants d'actualité.
Il faudra qu'ils disent s'ils entendent que le conseil départemental s'implique avec l'État, la Région, l'agglomération et la commune dans le grand projet de rénovation et redynamisation urbaines que tout le monde appelle de ses vœux pour le centre ancien de La Seyne.
Il faudra qu'ils disent, puisque le Département est autorité portuaire, s'ils ont l'intention de faciliter nos projets de reconquête du site des anciens chantiers navals et le développement économique des entreprises et centres de recherche de haute technologie du pôle de compétitivité Mer de Brégaillon.
POUR L'ÉQUITÉ DE TRAITEMENT ENTRE LES COMMUNES DU VAR
Il faudra qu'ils disent si, comme nous, ils considèrent injuste, inéquitable et bien peu républicain le mode de financement du service départemental d'incendie et de secours qui fait que, selon qu'il réside à La Seyne, Saint-Maximin ou Saint-Mandrier, un habitant du Var doit respectivement payer chaque année 89, 36 ou 22 euros pour un même service de sapeurs-pompiers.
Il faudra qu'ils disent si, comme nous, ils considèrent anormal et contraire à l'équité que, lorsque, comme ce fut le cas en 2010 lors des terribles intempéries meurtrières de la Dracénie et de la vallée de l'Argens, le Département appelle les communes épargnées du Var à la solidarité en réduisant les subventions qu'il devait leur allouer pour abonder un fonds d'aide aux communes en détresse, certaines soient ponctionnées de 20%, d'autres de 40%, d'autres, comme Six-Fours, de 67%, et La Seyne, pourtant ville varoise la plus pauvre, de... 80%.
Il faudra, en clair, que les rivaux de notre équipe disent si, pour eux, vue du siège départemental des Lices à Toulon, Saint-Mandrier doit continuer à être considérée comme une île, c'est-à-dire si, dans leur esprit, La Seyne, comme on le ressent trop souvent, n'existe pas !
FACE À L'AUSTÉRITÉ, L'INTÉRÊT RÉPUBLICAIN PLUTÔT QUE LES POSTURES
Alors, oui, je salue les efforts consentis par les mouvements politiques pour parvenir à cette unité de bon augure, plaçant l'intérêt républicain au-dessus des considérations de postures. Les Seynois, ceux qui se retrouvent dans les valeurs de la gauche, qu'elle soit social-démocrate ou radicale, et au-delà de la gauche, ceux qui sont des républicains de bon sens, sauront apprécier cette heureuse initiative.
Ils l'ont déjà montré il y a un an et en 2008, à l'occasion des élections municipales, en plaçant leur confiance dans les équipes riches de leurs diversités que j'anime, fortes de personnes de convictions variées autant qu'arrêtées, mais avant tout totalement dévouées à leur ville.
En cette période de crise et d'austérité, dont sont victimes à la fois les plus humbles de nos concitoyens et les acteurs de la dynamisation économique, il y a place pour une alternative combative d'espoir. Cette équipe-là est bien à même de l'incarner.