Ceux qui cheminent cette semaine le long de la corniche de Tamaris voient du mouvement. C'est qu'une première opération "Rade propre" est en train de s'y dérouler, visant à enlever les épaves d'embarcations échouées ou gisant au fond de l'eau. Ça pourrait être une simple opération technique qui ne mériterait pas que j'en fasse état, mais elle a ceci de particulier qu'elle n'aura pu se réaliser que grâce à une volonté collective que je tiens à relever. Explications...
Régulièrement, mes concitoyens râlent à juste titre sur la présence de bateaux hors d'usage ayant plus ou moins coulé et rompu leurs amarres ou leur mouillage. Il est vrai que c'est dommage de gâcher un si bel endroit, qui plus est classé zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. "Mais qu'attend le maire pour les faire enlever ?", ai-je souvent entendu ! Mais ce n'est pas si simple...
Car, la mer, ce n'est pas du domaine communal ! Le rivage portuaire non plus. Seul l'État a, par exemple, le pouvoir, lorsqu'un bateau est immatriculé, de rechercher son propriétaire et le faire enlever, ce qui prend parfois plusieurs années. Le maire ne peut que signaler ce qu'il constate. Et je passe sur bien d'autres tracasseries administratives. Et financières et techniques. On aurait pu en rester là. Sauf que...
Sauf que la puissance publique, dans sa diversité, est capable, et est en train de le prouver, de coopérer pour parvenir à ses fins. Et, très schématiquement, voilà le plan ourdi collectivement qui nous aura permis de réaliser une opération utile.
ENSEMBLE, MAIRIE, MARINE NATIONALE, ÉTAT, AGGLOMÉRATION ET BÉNÉVOLES
La police municipale a dressé la liste d'une quinzaine d'épaves repérables, dont trois seulement immatriculées. Les plongeurs de la Marine nationale en ont repéré d'autres immergées. Il est décidé qu'il est possible de traiter une douzaine d'épaves, car il faudra du temps pour agir sur celles disposant d'un numéro afin de retrouver leurs propriétaires, à défaut de quoi on pourait nous reprocher d'atteindre à la propriété privée. Les épaves échouées sur le rivage sont enlevées par les services de la mairie, celles qui sont sur le littoral ou immergées le sont en coopération entre les plongeurs de la Marine et les techniciens de la mairie. Un camion équipé d'une grue de 14 mètres de la société FOSELEV est affrété par la ville pour lever et emporter les carcasses de bateaux vers un site du Lazaret mis à disposition par le syndicat mixte "Ports Toulon Provence" (TPM et Département) qui est l'autorité portuaire. Là, elles sont détruites par les services communaux et les restes emportés par des bennes louées par la commune. L'opération se terminera samedi par une opération de nettoyage du site de la "Petite Mer" par les bénévoles de leur société nautique auxquels la mairie met une benne à disposition.
Hors coûts de fonctionnement des moyens militaires, dont un bateau de débarquement des plongeurs, et des frais de personnel (une vingtaine de personnes des diverses administrations mobilisées pendant quatre jours), l'opération aura coûté près de 20.000 euros, que la communauté d'agglomération TPM a accepté de financer pour moitié.
MERCI À TOUS. ET À RENOUVELER !
Ce que, moi, je retiendrai de l'affaire, c'est que, en cette semaine nationale du développement durable, ensemble, à défaut de soulever des montagnes, on peut au moins lever des épaves. Je crois porter la parole de mes concitoyens et de nos visiteurs pour dire un grand merci à tous, cadres et agents de l'État, de la Marine nationale, de l'agglomération TPM, de l'autorité portuaire "Ports Toulon Provence", et de la commune, aux personnels de la société FOSELEV, et aux bénévoles associatifs de nos petits ports de la baie. Une opération qu'il faudra renouveler car, si on ne peut guère agir contre les "largades" d'Est qui ébranlent notre littoral méditerranéen, on n'est hélas guère plus outillé pour faire prendre conscience à quelques propriétaires d'embarcations peu scrupuleux qu'ils doivent se soucier de leur bien...