/image%2F1454492%2F20250310%2Fob_be4bc5_capture-d-ecran-2025-03-10-a-10-36.png)
Il faut reconnaître que c'est compliqué de concevoir une nouvelle Corniche de Tamaris répondant aux besoins et envies très divers de tous les usagers, tout en respectant les règlementations, notamment celles concernant le littoral, les voiries et le classement du site en espace patrimonial remarquable.
C'est la raison pour laquelle, sur cet enjeu comme sur tant d'autres, il est vital qu'un projet de compromis soit élaboré. Et ça passe immanquablement par un frein provisoire à la démarche afin de se donner le temps et les moyens d'une concertation populaire d'envergure, bien au-delà des réunions figées avec quelques associations et instances officielles.
C'est le sens que je décèle à la démarche tout à fait inédite d'une pétition lancée par l'ensemble des six comités d'intérêt local (CIL) de La Seyne. Pour que leurs membres et dirigeants bénévoles, généralement plus dans le dialogue que dans la contestation et l'exigence, en arrivent là, c'est à la fois que l'enjeu est majeur et qu'ils ressentent que la consultation des habitants ne s'est pas faite dans les règles. Voire que la maire n'en a que faire.
UN PROJET COMPLIQUÉ POUR LA CORNICHE DE TAMARIS
On peut comprendre que les techniciens de la Métropole ont dû se casser la tête pour accoucher d'un projet conjuguant les obligations découlant de la loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités qui a créé une obligation de réalisation d’aménagements cyclables lors de la construction ou le réaménagement de voies, les contraintes de mise en valeur de la richesse architecturale, urbaine et paysagère terrestre et marine relevant des prescriptions de site patrimonial remarquable (SPR) incluses dans notre plan local d'urbanisme, les impératifs imposés par les ministères en charge de la mer, surtout que la baie du Lazaret combine des règles devant devant être respectées en matière de submersion marine, de défense, de préservation écologique et de continuité de l'activité piscicole et conchylicole, et les très minces possibilités de contournements viaires des tronçons trop étroits.
DES FONCTIONNAIRES QUI DOIVENT RESTER À LEUR PLACE...
Pour les connaître, je sais bien que les animateurs des CIL sont des gens responsables qui ne réclament pas l'impossible. Mais ils ont sûrement du mal à digérer les maladresses de langage toujours possibles de fonctionnaires tout à fait respectables qui sont envoyés en première ligne pour défendre leur travail de conception. Ainsi, un cadre territorial ne doit pas dire à des citoyens qu'ils n'ont pas à « remettre en cause des choix techniques faits par des ingénieurs compétents » ou les accuser de tenir « un discours de double jeu » (cf. Var-matin - 2 mars 2025). Or, en réalité, le problème résulte d'un déficit durable de volonté de la part des élus eux-mêmes de dialoguer et faire vivre réellement la démocratie participative à laquelle les Seynoises et Seynois sont habitués.
... MAIS DES ÉLUS QUI DOIVENT ANIMER LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE
/image%2F1454492%2F20250310%2Fob_30bcc8_capture-d-ecran-2025-03-10-a-10-35.png)
Depuis 2020, on a réduit à néant ou presque les divers outils d'échanges d'avis, de choix opérés en commun, voire même, pour les "conseils citoyens" des quartiers en "politique de la ville", de participation active aux instances de décision pourtant imposée par la loi Lamy de 2014. Où sont les réunions trimestrielles des acteurs économiques ? Que sont devenus les comités d'usagers des services publics (transports, mobilités, enfance, etc.) ? Qu'est-il advenu du "club des associations" ? Quelles rencontres mensuelles perdurent dans tous les quartiers entre le maire et les habitants ? Depuis quand le collectif des CIL n'a-t-il plus été convié à participer aux choix structurants ? Où sont passés les agents qui faisaient vivre l'animation des quatre "comptoirs citoyens" avec leurs "conseils de quartiers" ?
La Métropole est une entité par nature éloignée des citoyens. Elle n'a pas forcément le réflexe de la démocratie participative. C'est aux maires et leurs adjoints qu'il appartient de manifester, par une implication personnelle forte et durable, leur volonté d'association la plus réelle et constante possible des habitants, associations et acteurs économiques et sociaux, aux décisions qui les concernent, des plus quotidiennes aux plus structurantes pour l'avenir.
UNE PÉTITION POUR APPELER À LA RAISON DÉMOCRATIQUE
L'équipe municipale ne le veut manifestement pas. La réplique de la maire rapportée dans le même article de Var-matin est édifiante de son état d'esprit : « On a l'impression d'un procès permanent », a-t-elle déclaré après avoir coupé court à toute possibilité d'amélioration du programme : « Ce n'est pas parce que quelques riverains voient ce projet d'un mauvais œil qu'on va le mettre au panier. » Fermez le ban !
Qu'elle ne s'étonne alors pas que, au-delà de « quelques riverains », les CIL de tous les quartiers, portant la parole de milliers de Seynoises et Seynois, passent à l'offensive. Au-delà des enjeux concrets qu'elle questionne, cette pétition est une harangue pour la raison démocratique.
On peut cliquer sur l'image ci-dessous pour y accéder...
/image%2F1454492%2F20250310%2Fob_9172c3_petition.jpg)