Dans l'imposant rassemblement contre la réforme des retraites qui s'est tenu à Toulon ce samedi, j'ai croisé les quatre élus municipaux des gauches et de l'écologie. Ils étaient à leur place, parmi des milliers de Seynois et Varois, qu'ils fussent en activité, ou jeunes en devenir, ou retraités, chômeurs, ouvriers, employés, cadres, techniciens, salariés du public et du privé, et aussi plusieurs chefs d'entreprises de chez nous. Lorsque le peuple est agressé, la place de ses représentants élus doit être à ses côtés. Du moins, quand on donne un minimum de sens au mot "démocratie"...
En revanche, je n'ai croisé ni la maire de La Seyne, ni aucun de ses colistiers, qu'ils lui soient restés fidèles ou qu'ils soient aujourd'hui dans son opposition, ni aucun de ceux qui, après l'avoir combattue, sont venus renforcer sa majorité, ni aucun des élus de l'extrême-droite seynoise et du groupe des "Indépendants". Mais ça ne veut pas dire qu'ils n'y étaient pas. Car nous étions très, très, très nombreux...
En coupant la poire en deux entre les annonces de la police et celles des syndicats, ça a fait tout de même 15.000 manifestants. Avec une telle foule, on ne peut pas voir tout le monde. Ceux que j'ai crus absents et qui y étaient pourtant me pardonneront. Et, s'ils me le font savoir, je présenterai mes excuses et rectifierai sur ce blog en affirmant leur présence.
EN 2011-2012, TOUTES LES SENSIBILITÉS POLITIQUES LOCALES DÉFENDAIENT LA MATERNITÉ DE L'OUEST-VAR
Lorsque, en 2011, il s'est agi de nous battre contre le projet du gouvernement de droite de fermeture de notre maternité publique de l'Ouest-Var, celle où naissaient le plus d'enfants de tout le département (1500 par an), nous étions côte à côte avec plusieurs de mes collègues maires de communes voisines, pourtant de même sensibilité conservatrice et libérale que le gouvernement d'alors, pour tenter de le faire plier.
En 2012, quand la ministre socialiste de la Santé s'est exonérée des engagements pris par François Hollande, devenu Président de la République, affirmant devant la presse et nos concitoyens avant son élection que, lui Président, « il y aurait toujours des accouchements » dans notre hôpital George-Sand, nous n'avons pas changé d'avis : mes collègues maires de droite, désormais dans l'opposition à la majorité nationale, et les élus de notre équipe, qui étions alors supposés soutenir le nouveau gouvernement de gauche, avons continué à nous bagarrer contre celui-ci jusqu'à l'extrême limite pour essayer de sauvegarder un service public essentiel. Arthur Paecht, mon prédécesseur de droite, était avec moi pour remettre aux collaborateurs de la funeste ministre de la Santé d'alors les 22.000 signatures de nos concitoyens plaidant pour le maintien notre maternité. C'était ça, l'esprit issu de la Résistance.
Seynoises et Seynois, vous êtes de sept à huit sur dix à contester l'abjecte réforme du système de retraite que le libéralisme nous promet. Pardonnez-moi l'expression, mais ça aurait "eu de la gueule" que tous vos élus locaux, quelles que soient leurs familles politiques, vous accompagnent ce samedi pour crier votre détermination à refuser l'indicible. C'est ça, aussi, être un(e) élu(e) local(e). Hélas, seuls les socialistes, communistes et écologistes sont toujours à vos côtés.
NE BAISSONS PAS LES BRAS, DURCISSONS LE MOUVEMENT
Mais, Seynoises et Seynois, même si vous vous sentez abandonnés par une partie de vos représentants communaux, y compris par certains ayant donné à croire qu'ils étaient écologistes ou de gauche, ne vous résignez pas. Et, si, malgré l'ampleur du mouvement, l'État et son gouvernement continuent à faire la sourde oreille et à refuser le retrait de leur indicible projet de réforme, et si les organisations syndicales, les collectifs de lycéens et d'étudiants, et les organisations solidaires, nous appellent à poursuivre et durcir le mouvement jusqu'au blocage économique du pays pour préserver ce qui nous est dû, gagné par nos anciens autour d'Ambroise Croizat, ministre communiste de De Gaulle au sortir de la guerre mondiale, nous devrons être au rendez-vous du combat.
C'est le moins que nous devons aux mémoires de ceux qui ont gravé dans le marbre de notre République les voies de la fraternité. À ceux qui, après des décennies de labeur, presque en âge de faire valoir leurs droits, craignent de voir leur horizon repoussé. Et à nos jeunes qui ont droit à un avenir.
ET SOUTENONS LES GRÉVISTES...
Nous sommes nombreux à prendre part aux manifestations. Mais certains salariés, surtout de très petites entreprises, ne le peuvent pas facilement. Des retraités usés par les ans, des personnes fragiles, ne le peuvent pas non plus. Beaucoup aussi, aux revenus très faibles, hésitent à perdre une journée de salaire en faisant grève.
Ceux qui disposent de ressources suffisantes peuvent en revanche aider les grévistes en versant une contribution volontaire aux "caisses de grève" mises en place par les syndicats pour compenser les pertes de salaire des travailleurs les plus modestes engagés dans l'action et perdant donc une part de leurs salaires.
Pour cela, par exemple et parmi d'autres initiatives, la France Insoumise organise le #GrevEvent que j'invite à découvrir en cliquant sur l'image ci-dessous...