Si certaines institutions publiques, comme évoqué il y a peu, ne sont à l'écoute de La Seyne que de façon épisodiquement partisane, il serait malhonnête de ne pas reconnaître l'effort métropolitain de concertation citoyenne et de prise en compte des avis des conseils municipaux pour le tracé du futur transport en commun en site propre.
Les remarques et demandes que j'avais formulées à Toulon Provence Méditerranée en 2019 au nom du conseil municipal reprenant lui-même celle du "comité des usagers des mobilités" aujourd'hui placé en léthargie par la mairie, et celles recueillies par le vice-président chargé des mobilités d'alors, Yannick Chenevard, lors d'une concertation publique, ont pour la plupart été intégrées.
C'est plutôt une bonne nouvelle, même si, ainsi que l'annonce le quotidien Var-matin, la modification du projet entraînera deux années de retard sur le programme initial. Et il reste aussi quelques sujets à traiter, dont certains ne sont pas des moindres, surtout au regard de ce qu'envisage la maire de La Seyne...
DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES GRÂCE À LA MOBILISATION CITOYENNE
Bien sûr, le vœu assez général et exprimé par nombre de Seynois et d'associations de voir un tramway circuler sur un site propre reliant La Garde à La Seyne est définitivement écarté depuis une décennie au profit d'un superbus à haut niveau de service. C'est dommage mais le maire de Toulon, en remportant deux élections municipales, en 2014 et 2020, en exprimant clairement à ces deux occasions qu'il optait pour un superbus, s'appuie sur un mandat démocratiquement obtenu de ses concitoyens pour clore le sujet.
Ceci étant, puisque superbus il doit y avoir, des sujets majeurs pour sa réalisation sont désormais en voie de règlement, comme l'impératif de sauvegarde de la Ferme des Olivades sise sur Ollioules et La Seyne, la prise en compte des problèmes environnementaux le long du cours d'eau de Faveyrolles, la garantie de la desserte du quartier Berthe, le report du terminus à Bois Sacré et non au site des chantiers navals voire même à la gare de La Seyne comme ça avait pu être envisagé, et la création d'un ponton pour les bateaux-bus à Bois Sacré. La carte ci-dessous – qu'on peut agrandir en cliquant dessus – met en évidence les avancées significatives acceptées par la Métropole. Et l'importance qu'il y a à mobiliser les citoyens et les associations, plutôt qu'à les mépriser...
D'IMPORTANTS SUJETS DEMEURENT À TRAITER
Il reste que des sujets d'importance doivent faire l'objet de décisions. Puisque la Métropole a convenu de protéger le secteur agricole des Olivades et de desservir Berthe, il faudra régler – par une ligne de bus nouvelle ou prolongée ? – la question de la liaison entre les bases terrestre et marine du Technopôle de la mer que le superbus devait relier via la gare SNCF (tracé abandonné en pointillés jaunes et blancs sur les cartes). Le choix du tracé entre l'avenue Gambetta et l'avenue Gagarine devra également être finalisé. Et il appartient aussi à TPM, seule compétente en matière de voiries, de faire entendre raison à la maire dont les élucubrations sur la traversée du port par un chimérique pont au-dessus de la passe ne peuvent que retarder la mise en œuvre du projet de superbus.
Il faut d'autre part confirmer la volonté de réaliser d'autres parcs-relais (P+R) qui n'apparaissent pas de façon explicite sur la carte publiée, à la gare SNCF de La Seyne–Six-Fours, sur la place des Esplageoles, et au moins un espace de stationnement à Bois Sacré dont la fonction multimodale devrait être d'importance et dans la perspective de la concrétisation du programme voisin de constructions, fût-il réduit, mais qui, tôt ou tard, s'imposera à la maire malgré son obstination dangereuse pour les finances communales à ne pas vouloir que les décisions de justice s'appliquent.
En matière d'intermodalité, il reste enfin à la Métropole à se prononcer sur la nécessité de faire de l'embarcadère de bateaux-bus de Bois Sacré une station permettant de "rabattre" par voie maritime sur le superbus les usagers de Saint-Mandrier, de Tamaris et des Sablettes. Ce serait un moyen majeur d'amener les habitants des quartiers littoraux à délaisser la voiture.
SI LES SEYNOIS VEULENT QUE ÇA AVANCE, LEUR MOBILISATION NE DOIT PAS FAIBLIR
Les choses avancent. Et c'est bien. Mais il reste nombre d'obstacles à lever. Certains peuvent l'être par la concertation que la Métropole doit continuer à faire vivre. D'autres, plus ardus, comme la traversée du port, ne le seront que par la pression populaire à exercer face à l'entêtement de la mairie.
Les combats qu'on ne mène pas, on est certain de ne pas les gagner.