/image%2F1454492%2F20220917%2Fob_684ad5_hommage-vassalique-xve-siecle.jpg)
On me disait que j'exagérais. Pourtant, le président du Département vient de l'avouer dans un grand moment de communication orchestré avec la maire de La Seyne : le service très minimum de soutien assuré par le Var à notre commune de 2008 à 2020 résultait bien d'un choix politicien délibéré d'abandon, contraire à tous les usages d'équité républicaine.
À présent que les Seynoises et les Seynois ont choisi une équipe réactionnaire assumée en cohérence avec les choix politiques de Messire Giraud, celui-ci annonce, en grand seigneur régnant sur son fief, qu'il daigne enfin rouvrir le robinet des aides à la commune qu'il juge désormais digne de redevenir sa vassale.
Si les actes suivent les promesses, notre population ne s'en plaindra bien sûr pas. Mais ça n'effacera pas la pitoyable image que le Département aura donnée de lui-même aux Seynois pendant douze ans.
L'aveu est explicite, rapporté par le quotidien Var-matin. Le président du Conseil départemental le reconnaît enfin : « Pendant des années, La Seyne n'a pas été à la hauteur de mes attentes (...) et je ne me suis pas toujours très bien entendu avec le précédent maire. »
POUR ENTENDRE, IL FAUDRAIT D'ABORD ACCEPTER D'ÉCOUTER !
/image%2F1454492%2F20220917%2Fob_7d0b5b_capture-d-ecran-2022-09-17-a-11-45.png)
« Pas très bien entendu » ? Pour « entendre », il faudrait d'abord écouter. Ni Monsieur Giraud, ni son prédécesseur Monsieur Lanfranchi, sollicités chaque année pour faire avec eux un point des projets seynois, n'ont daigné répondre à mes demandes d'audience et accepter mes invitations à venir à La Seyne pour évoquer les enjeux de notre commune. Et voilà que le Département reconnaît aujourd'hui que « La Seyne a droit à ce qu'elle mérite en tant que deuxième ville du Var ». Il aura fallu attendre quatorze ans et l'allégeance de Madame Bicais au suzerain du terroir.
QUI, DE LA POPULATION SEYNOISE OU DU DÉPARTEMENT, N'A PAS ÉTÉ À LA HAUTEUR DES ATTENTES DE L'AUTRE ?
Avoir été « à la hauteur des attentes » de Messieurs Lanfranchi et Giraud, qu'était-ce ?
Était-ce se taire face à l'injustice quand, en 2010 lors des terribles intempéries meurtrières de la Dracénie et de la vallée de l'Argens, le Département imposa aux communes épargnées du Var une solidarité se traduisant par une ponction sur les subventions qu'il devait leur allouer pour abonder un fonds d'aide aux communes en détresse, mais avec une réduction de 20% pour certaines, de 40% pour d'autres, de 67% pour d'autres encore comme Six-Fours, et de... 80% pour La Seyne, la plus pauvre des villes varoises ?...
QUI N'A EU DE CESSE DE CULTIVER LES INÉGALITÉS ENTRE TERRITOIRES DU VAR ?
Était-ce ne pas défendre l'intérêt des Seynois lorsqu'était exigée d'eux une contribution au financement des pompiers du service départemental d'incendie et de secours à hauteur de 89 euros par habitant et par an tandis que ceux de Saint-Maximin s'en acquittaient à hauteur de 39 euros et ceux de Saint-Mandrier à hauteur de 22 euros ?...
Avoir été « à la hauteur des attentes », était-ce faire le dos rond tandis que, dans sa grande générosité, le Département condescendait à participer au financement prévisionnel du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) de notre métropole, en s'impliquant à 15% des budgets pour la rénovation du centre ancien de Toulon et, pour celui de La Seyne, à la hauteur magnanime de... 6,15% ?...
QUI A DÉLIBÉRÉMENT CHOISI DE METTRE L'UNE DES 153 COMMUNES VAROISES AU BAN DU DEPARTEMENT ?
/image%2F1454492%2F20220917%2Fob_a099ea_150123-carte-sans-seyne.jpg)
Était-ce accepter en silence le report, année après année, de la réfection pourtant programmée de voiries départementales structurantes comme les avenues Frédéric-Mistral et Jean-Jaurès tandis qu'on répondait avec hâte, quelques temps avant une élection, aux vœux de la candidate Madame Bicais de planter quelques arbres au milieu d'une autre voie départementale qu'est l'avenue Charles-De Gaulle des Sablettes ?...
Était-ce faire profil bas lorsque des associations seynoises enregistraient des baisses drastiques de subventions départementales, dont celles dédiées aux missions de prévention de la délinquance, pourtant compétence obligatoire du Département au titre de l'aide sociale à l'enfance, ayant entraîné la disparition de plusieurs temps pleins d'éducateurs de rue au moment même où La Seyne, comme toute notre métropole, voyait s'implanter la criminalité du narcotrafic dans ses quartiers fragiles ?...
Après avoir été mise au ban du Département, La Seyne retrouve donc sa place dans le terroir par la grâce de son seigneur. C'est bien. Acceptons-en l'augure. Surtout si les annonces sont suivies d'effets.
Mais ça laissera le goût amer d'un trop long et très injuste abus de pouvoir discrétionnaire permis par une décentralisation aux relents d'Ancien Régime...