Dans une déclaration à la presse, l'adjoint au maire chargé de la culture prête à l'équipe que j'animais de 2008 à 2020 des propos totalement imaginaires au sujet de l'ancien pèlerinage catholique du premier mai qui conduisait autrefois nos concitoyens en procession à la chapelle de Notre-Dame-du-Mai.
Selon lui, nous aurions en effet déclaré « à plusieurs reprises » que cet événement ne serait « qu'un rassemblement de cathos ». Et cela, explique le journaliste, justifierait que la commune aurait « cessé de participer à l'organisation de ce rendez-vous ».
Ce n'est absolument pas exact.
D'une part, la commune n'a jamais pris part à l'organisation de cet événement cultuel depuis des décennies, puisque la loi, en vigueur depuis cent-dix-sept ans, de séparation des églises et de l'État le lui interdit. Elle n'a donc pas pu « cesser » de le faire pendant les douze années de mon mandat.
Mais il est surtout complètement déplacé qu'un élu prête à d'autres qui l'ont précédé des propos fallacieux sur les choix religieux de nos concitoyens qui relèvent de leur stricte sphère privée. Cela ne peut que monter les Seynois les uns contre les autres dans une période de grande fracturation de la société.
L'OBLIGATION DE DÉMENTIR
Et cela m'a obligé, par le communiqué ci-dessous, à demander au journaliste de publier un démenti après avoir lu l'article en question...
« Je déments formellement que la municipalité que je présidais ait porté quelque appréciation que ce soit sur les participants au pèlerinage historique de Notre-Dame-du-Mai, ainsi que l’affirme sans preuve M. Baviera, maire-adjoint chargé de la culture, et non des cultes, qui devrait ainsi s’abstenir de tout sermon ou homélie.
« Ceci étant, qu’une municipalité, à la limite des prescriptions de la loi de 1905 sur la séparation des cultes et de l’État, soutienne l’initiative d’une association patrimoniale pour l’organisation matérielle d’un événement traditionnel, cela s’entend. C’est ce que mon équipe a assumé avec constance pour la fête de la Saint-Pierre à Saint-Elme ou la crèche des fêtes calendales.
« Mais qu’elle organise et promeuve une procession et un service religieux semble plus difficilement justifiable. Il appartiendra au contrôle de légalité de l’État et à la Chambre régionale des comptes d’apprécier l’usage fait des ressources publiques communales pour cet événement.
« Au-delà, après le doublement du financement communal à une école privée confessionnelle tandis que diminuaient de 20 % les subventions aux associations socio-éducatives laïques, les républicains seynois, qu’ils soient adeptes d’une religion quelconque, qu’ils soient athées ou libres-penseurs, sauront évaluer, en ces temps de fracture sociale de la Nation révélée plus que jamais par le scrutin présidentiel, le parti pris de la « coalition » municipale dont certains membres ont soutenu la candidate de la haine et de la ségrégation. »
UN COUP DE CIBOIRE SUR LA CABUCELLE
Cependant l'adjoint au maire persiste et signe après que le journaliste a publié quelques mots de mon communiqué.
Mais, vu le sujet de la discorde, je ne vais pas ressasser que M. Baviera est... de mauvaise foi.
En tout cas, la question le tarabuste. Déjà, en 2009, il déplorait dans le même journal à propos du 1er mai que « les élus seynois [de l'équipe des gauches et de l'écologie] préfèrent aller manifester à Toulon avec les syndicats » (sous-entendu... plutôt que suivre le clergé et ses ouailles jusqu'à notre Bonne Mère).
Et ça m'avait conduit à l'époque à réagir dans ces termes : « Quand on pense que son parti (le Parti radical) fut à l'origine des lois républicaines sur la laïcité (c'est rappelé sur son site internet), ça laisse pantois... Combes, Clémenceau, Pelletan, revenez vite ! Ils ont pris un coup de ciboire sur la cabucelle ! »
Treize ans plus tard, il n'y a pas eu de miracle. Le coup de ciboire laisse encore des séquelles.