La maire n’est pour rien dans le plan local d’urbanisme (PLU) qui autorise la réalisation d’un immeuble à Mar Vivo qui génère beaucoup d’inquiétudes. Le président de la métropole non plus. Le coupable, c’est moi.
Et, à lire le magazine “Le Ravi”, un projet immobilier de 23 logements sociaux rendu possible dans ce quartier par le PLU offusque à juste titre des riverains dont l’un indique au reporter que « les arbres qui doivent être abattus sont des chênes centenaires de douze mètres de haut ». Je les comprends. Il faut que le projet soit amendé.
Mais ces protecteurs avisés de la flore sont aussi fort préoccupés par la rupture des équilibres de l'écosystème animalier que le projet entrainerait. Le même riverain, regrettant que « personne ne soit épargné » par le logement social, se demande... « quel type de faune on va avoir ».
Et là, c'est à moi de m'inquiéter, fût-ce contre l'avis général. Et d'assumer d'autant plus mon choix répréhensible.
Le riverain interviewé précise sa pensée zoologique au journaliste : « Si ce sont des travailleurs, d'accord, mais si on ramène des cas sociaux... ». Et, heureusement pour les espèces animales endémiques, il explique que la mairie veut les rassurer : « Avec des loyers entre 600 et 700 euros, ça va sélectionner ». Si Charles Darwin veille au grain...
LE DROIT À UN NID EST UN DROIT FONDAMENTAL
Il faut reconnaître que, comme bestiole locale moi-même mais zoologiste en chef du parc animalier seynois que j'étais lors de la révision du PLU, j'ai fait le pari que notre territoire pouvait tenter de mettre en œuvre une décision de 1995 du Conseil constitutionnel de la République française qui stipule que « la possibilité de disposer d’un logement décent est un objectif à valeur constitutionnelle », confirmant une loi de 1990 indiquant que « garantir le droit au logement constitue un devoir de solidarité pour l’ensemble de la nation » et une autre de 1982 formalisant que « le droit à l'habitat est un droit fondamental ».
Préserver et accroître nos espaces naturels et sites agricoles, sauvegarder notre patrimoine littoral et historique, aménager et parfaire nos zones à vocation économique, aménager le territoire communal pour les mobilités de demain, sont autant d'objectifs à conjuguer le plus harmonieusement possible avec les réponses urbaines à apporter aux besoins de logement. 3000 familles sont en attente d'un habitat social à La Seyne, 12000 le sont dans la Métropole. La Seyne est hors-la-loi avec seulement 19% de logements sociaux. Ça coûte désormais une "amende" de 800.000 euros par an au budget communal. Atteindre l'objectif d'un toit pour tous sans freiner les autres enjeux de développement et valorisation du territoire suppose de constantes recherches d'équilibres. Mais tous doivent être poursuivis concomitamment.
LA NATURE N'A PAS GÉNÉRÉ QUE DES RELATIONS DE PRÉDATION
Et ça impose à nos habitants des concessions qui s'inscrivent dans l'idéal républicain de la cohésion citoyenne et la mixité sociale. Oui, dussé-je froisser certains, voire une majorité puisque les Seynois ayant participé au vote de 2020 ne m'ont pas renouvelé leur confiance, j'assume d'avoir construit le cadre règlementaire du PLU permettant la construction ou la rénovation de logements sociaux partout où c'est possible dans tous les quartiers. Et je forme le vœu que ma successeure s'inscrive dans la même perspective.
Si ce n'est pas sa volonté, elle peut se dédouaner en expliquant que c'est de ma faute et de celle de l'État qui, selon le propos de son cabinet retranscrit par le journaliste, impose « de construire du social dans les zones épargnées » (sic). Et elle peut aussi demander une révision du PLU à la métropole.
Pour l'heure, les diverses espèces animales évoluées qui peuplent notre territoire doivent toujours pouvoir s'abreuver à l'eau du cours d'eau qu'elles ont en partage. Et même s'entraider dans leur écosystème communal, comme le requin et le rémora ou l'oiseau pique-bœuf et le rhinocéros.
J'en profite pour inviter les visiteurs de mon blog à s'abonner pour soutenir le magazine espiègle qu'est "Le Ravi". À découvrir en cliquant ICI...