Il m'est venu à l'idée, ce dimanche à l'heure de la défaite, de fermer ce blog que j'ai ouvert en 2009 et qui m'a aidé à rendre compte de l'exercice de mes mandats, mais surtout à objectiver, presque au quotidien, les projets que, avec mes deux équipes successives, je me suis efforcé de mettre en œuvre avec passion, et souvent avec obstination, malgré les vicissitudes rencontrées. Et puis j'ai choisi de me donner un peu de temps. J'aurai peut-être encore des choses à dire et des réflexions à partager...
Une page se tourne après 27 années au conseil municipal de La Seyne. Je prendrai dans les prochains jours ma décision quant au fait de siéger ou pas dans l'opposition. Ma tentation est de passer le relais aux jeunes talentueux qui portent les espoirs d'avenir humaniste, solidaire, coopératif et durable pour les Seynois. Certains ont déjà fait un bout de chemin ensemble, d'autres se sont rencontrés à l'occasion de la campagne et de l'unité qu'ils ont construite. Ils auront à relever les défis que nous avons nous-mêmes relevés. Une tâche enthousiasmante les attend. Ils doivent pouvoir s'y préparer, ensemble, riches de leurs diversités, sans tutelle...
Les équipes que j'ai eu l'honneur et le bonheur d'animer ont été formidables. Celles des élus majoritaires de la Ville, et celles des fonctionnaires territoriaux de la commune et de la métropole. C'est à ces belles personnes que vont mes pensées, elles qui, pour les premières, ont donné sans compter pour impulser ce qu'il nous semblait nécessaire de mettre en œuvre, et, pour la plupart des secondes, ont tout fait, avec un beau savoir-faire et un réel engagement, pour traduire en actes nos orientations au service des Seynois. À ceux qui dénigrent un peu vite les employés des collectivités, je veux simplement rappeler de quelle façon exemplaire ils ont géré – et gèrent encore – la crise sanitaire. Oui, à La Seyne comme ailleurs, c'est dans les situations difficiles qu'on réalise que les gens ont grand besoin que le service public, bras protecteur de la nation républicaine, prenne soin d'eux. Puissent, en retour, les nouveaux responsables des destinées de la Ville prendre grand soin de ces gens d'excellence.
Je pense aussi à l'équipe du Bureau métropolitain autour d'Hubert Falco, dans laquelle, quoique minoritaire politiquement, j'ai eu toute ma place dans un réel esprit républicain qui a permis à La Seyne d'apporter son fort potentiel de développement dynamique au territoire du « Grand Toulon » et d'obtenir en contrepartie la solidarité de celui-ci.
Je pense également au monde associatif de notre Ville, dans tous les domaines de son activité, si nécessaire à l'éveil aux belles choses, au faire et au vivre ensemble, à l'exercice de la coopération, de la solidarité, du respect des autres, à l'émancipation du plus grand nombre. Ça a été une richesse indicible d'avoir pu le soutenir et d'avoir animé tant de projets partagés entre lui et la commune.
Je pense bien sûr aux acteurs, petits et grands, du monde économique, à leur talent, à leur capacité d'initiative et d'exploitation des potentialités de notre territoire, pour eux-mêmes et pour leur immense contribution à l'insertion professionnelle, donc sociale et citoyenne, de nos habitants, et à l'attention qu'ils ont prêtée à l'environnement territorial où ils exercent leur activité, que la puissance publique locale a tâché en retour d'accompagner, pour ce qui relève de ses compétences, dans une synergie indispensable à tous.
Je pense à mes collègues maires des communes de France si semblables à la nôtre, avec leurs quartiers vulnérables, centres anciens dégradés et grands ensembles d'habitat social, qui nous sommes retrouvés au sein de l'Association des maires Ville & Banlieue de France, pour rechercher ensemble des solutions à nos difficultés spécifiques et obtenir de l'État qu'il prenne les meilleures décisions pour nous soutenir, et dont les retours d'expérience m'ont été si précieux.
Et je pense enfin, naturellement, aux Seynois qui, pour beaucoup, nous ont témoigné des encouragements constants, et se sont investis à nos côtés pour s'approprier la gestion de leur quotidien et la définition de leur destin dans les instances de démocratie participative que nous avons imaginées et que nous nous sommes efforcés de faire fonctionner.
Il faut que tout ça continue. La Seyne le mérite.