Ça s'est plutôt bien passé. Il faut dire qu'on ne se bousculait pas au portillon, ce jeudi, pour reprendre le chemin de l'école. Le gouvernement ayant laissé aux familles le libre choix de scolariser leurs enfants ou de leur permettre de poursuivre l'enseignement à distance, beaucoup ont opté pour la deuxième option.
L'important est que, de l'avis des autorités académiques avec lesquelles nous avons fait un point, nos services communaux aient pu répondre aux attentes de l'Éducation nationale qui a elle-même pu déployer les moyens nécessaires lui incombant.
La semaine qui débute est celle de la reprise des collégiens. Formulons le vœu qu'elle se déroule dans les mêmes conditions que pour les écoliers. À eux-mêmes, à leurs professeurs et aux autres personnels des collèges, je souhaite une bonne « rentrée ».
MOINS DE 700 ÉCOLIERS SEYNOIS PRÉSENTS SUR LES 5800 INSCRITS EN PRIMAIRE
Sur près de 5800 écoliers seynois, seuls 673 étaient au rendez-vous de la reprise, plutôt en école élémentaire (14% de présents) qu'en école maternelle (9% de présents). C'est même moins que l'effectif attendu par les enseignants qui avaient estimé, en questionnant les familles, qu'un peu plus de 900 enfants allaient franchir les portails des établissements.
J'attendais avec une certaine impatience de savoir si des disparités importantes allaient apparaître entre les enfants des quartiers vulnérables et l'ensemble de la commune. C'est le cas pour les petits de maternelle du centre ancien et de Berthe, qui n'ont été que 5% à retourner à l'école. Mais ce n'est pas vrai pour les écoliers du CP au CM2 de ces quartiers, où le pourcentage de reprise est identique à celui du reste de la ville. Lorsqu'on sait que, pour beaucoup d'entre eux, il aurait été dommage d'accroître les inégalités d'accès aux savoirs, on doit être rassuré.
Cependant, c'est l'urgence sanitaire qui prévaut et, dans une telle configuration d'effectifs très réduits, d'écarts suffisants entre bureaux, de cheminements sans croisement, de temps consacrés aux toilettes et à l'hygiène, notamment manuelle, d'espacements des enfants pendant les récréations, aucun problème n'a été signalé par les enseignants.
UNE SITUATION QUI POURRAIT BIEN PERDURER...
Il pourrait en être autrement dans les jours à venir, lorsque plus de parents devront reprendre leur activité professionnelle. Si trop d'enfants devaient être scolarisés, la configuration de certaines écoles ne permettrait peut-être plus de garantir le protocole de sécurité. Dans ce cas, après analyse de la situation avec l'Éducation nationale, celle-ci organiserait une nouvelle répartition des temps de scolarité entre écoliers, réduisant de fait le nombre de jours de scolarisation. Ce qui ne ferait pas l'affaire de certaines familles ayant à trouver des solutions de garde.
On n'ignore pas non plus que, pour tous les petits Seynois que les parents ont choisi de garder à la maison, quel que soit leur lieu de résidence et leur situation, il n'est pas toujours simple de tirer parti de l'enseignement à distance. Et l'éducation ne se borne pas à l'instruction, mais suppose aussi des contacts humains et de la socialisation. Là, il va falloir faire preuve d'initiative. C'est pour cela que les vacances d'été auront un rôle éminent à jouer et que j'ai demandé à nos services de travailler avec les enseignants volontaires et les associations à préparer une offre de loisirs éducatifs estivaux la plus conséquente possible.
En tout état de cause, les autorités académiques l'ont confirmé, il faut vivre cette période comme une sorte de rodage. Il va en effet falloir prendre son mal en patience pour retrouver une situation ordinaire, et probablement au-delà de l'actuelle année scolaire. Il semble, nous dit-on, que, tant qu'un vaccin n'aura pas été trouvé et administré largement, il faille reconduire le modèle. La rentrée de septembre devra sûrement se dérouler sous une forme qui pourrait bien s'apparenter à celle que nous connaissons aujourd'hui. Espérons que les modalités imaginées par l'État n'accroîtront pas les inégalités de cette réussite scolaire que doit garantir à tous l'école publique...