Du 11 mai au 3 juillet, il y a 29 jours ouvrés de classe. Si l'on respecte les préconisations des autorités, selon l'âge des enfants scolarisés en écoles primaires, ils pourront être accueillis par groupes de 5 à 10 par classe, si les conditions matérielles et logistiques le permettent. Ils seront donc scolarisés à tour de rôle.
Nos services communaux ont établi une projection du nombre de jours d'école dont vont pouvoir bénéficier les enfants, selon le niveau de la scolarité où ils se trouvent. D'ici aux vacances scolaires d'été, ça représentera en moyenne moins de 10 jours pour chacun d'eux. Au regard du risque de transmission du virus, le ministère de l'Éducation nationale ne doit-il pas prendre des décisions en ayant en tête cette réalité ?
CETTE ANALYSE A ÉTÉ CONDUITE À PARTIR DES INSTRUCTIONS DE L'ÉTAT
SUR LES EFFECTIFS DES GROUPES D'ÉLÈVES EN DATE DU 23 AVRIL
(5 EN MATERNELLE ET 10 EN ÉLÉMENTAIRE).
CELLES-CI AYANT CHANGÉ LE 30 AVRIL,
POUR FIXER LES EFFECTIFS À 15 ENFANTS PAR GROUPE D'ÉCOLE PRIMAIRE,
L'ANALYSE DE LA SITUATION EST DÉSORMAIS SENSIBLEMENT DIFFÉRENTE.
Le tableau ci-dessous détaille ce qu'il en sera en fonction des jours de reprise pour chaque niveau de la scolarité primaire : le 11 mai pour les enfants de grande section de maternelle, du cours préparatoire et du cours moyen 2ème année, le 25 mai pour les autres niveaux de l'école élémentaire, et le 28 mai pour les plus petits de maternelle.
De la reprise à l'été, avec les mercredis, les week-ends, les jours fériés et les ponts, les écoliers du CP et CM2 bénéficieront de 14 journées et demie d'école, ceux du CE1 au CM1 en auront 11 et demie, les « grands » de la maternelle iront 7 jours un quart, et les plus jeunes... 5 jours un quart.
Ce n'est pas ça qui va permettre aux parents de reprendre sereinement le travail. Ce n'est pas ça qui va compenser les déficits d'acquisition de savoirs. Ce n'est pas ça qui va permettre aux parents de souffler après des semaines avec les petits « entre les pattes ». Ce n'est pas ça qui va permettre aux enseignants de boucler le programme, d'autant qu'ils devront, en parallèle, continuer le « télé-enseignement » pour les élèves dont les parents n'auront pas voulu qu'ils reprennent le chemin de l'école. En revanche, ce pourrait être ça qui relance l'épidémie car les enfants, même s'ils développent rarement des symptômes, peuvent, malgré les précautions prises, infecter leur entourage familial et amical.
Pour l'heure, nos services sont mobilisés à 100% pour essayer de préparer au mieux la reprise, puisque c'est leur devoir. Une réunion prochaine avec les cadres de l'Éducation nationale nous permettra d'y voir plus clair. Mais, si bien sûr j'assumerai mes responsabilités, je suis, comme bon nombre de maires, de plus en plus perplexe sur l'opportunité. Ne vaudrait-il pas mieux imaginer, comme le suggère un nombre croissant de spécialistes de l'enfance, d'organiser au cours de l'été, si la pandémie a régressé, une vaste campagne de « colonies de vacances éducatives » et de stages « école ouverte »...