Beaucoup de nos concitoyens, pas seulement parmi nos « anciens », l'attendent. Notre cimetière communal va rouvrir ses portes ce jeudi. Ça se fera par étapes, progressivement, avec un processus contraignant, pour respecter les obligations de sécurité sanitaire.
Peu de Seynois peuvent imaginer combien la réouverture de ce lieu de recueillement est l'aboutissement d'un processus complexe qui va devoir présider à toutes les remises en fonction des services publics. Et, pour certains, comme les écoles, le risque est majeur.
Il va falloir que l'État mesure bien la responsabilité qu'il ferait endosser aux maires si, d'aventure, il les contraignait à avancer à marche forcée vers le « déconfinement », par injonction plutôt que par concertation, pour répondre à des besoins qui pourraient n'être pas uniquement d'ordre social...
Pour que chacun se rende compte du « process » qu'il a fallu imaginer en vue de la seule ouverture de notre cimetière, je mets en ligne ICI le « plan de continuité d'activité » du cimetière (en ayant « anonymisé » les identités des fonctionnaires cités).
On constatera que très peu de nos concitoyens pourront être admis, avec des démarches préalables à effectuer, des pièces à produire, des horaires à respecter, un contrôle des cheminements à accepter. Le dispositif est présenté dans la page « Coronavirus - Infos de A à Z » de mon blog que je m'efforce de tenir à jour en temps réel.
Alors, imaginons ce qu'il va en être de l'ouverture des établissements scolaires ! Même si certains de nos jeunes ont, plus que d'autres, besoin de combler des retards accrus dans leur instruction, il ne faut pas que la moindre faille dans le dispositif provoque un regain de la pandémie. L'État jouerait gros de faire assumer à d'autres la responsabilité de santé publique qui est la sienne. C'est pourquoi, avec un grand nombre d'autres maires, nous avons demandé à être associés aux décisions. Et nous avions bon espoir de l'être, le Président de la République nous l'ayant lui-même demandé jeudi dernier.
PATATRAS, LA PROMESSE DE CO-CONSTRUCTION DU DÉCONFINEMENT S'ÉVAPORE !
Et voilà que nous apprenons que notre réunion de ce lundi est reportée, que le gouvernement a arrêté son plan sans avoir recueilli nos avis, qu'il le présentera ce mardi aux députés, puis enfin aux élus locaux ce mercredi alors que tout aura été décidé. À charge pour nous de mettre en œuvre ce qui aura été conçu sans nous...
Que tout le monde le sache, ça ne peut pas se passer comme ça. On parle là de risques vitaux pour nos concitoyens. Nous, maires, voulons bien partager avec l'État les responsabilités, mais nous ne ferons pas n'importe quoi qui nous serait imposé. L'Éducation nationale, en particulier, devra accepter que, ça et là, si les réalités des infrastructures scolaires et des effectifs de personnels qualifiés ne le permettent pas, si tous les équipements protecteurs ne peuvent être fournis faute de livraison ou de budget, s'il est constaté des difficultés à faire respecter les consignes par les usagers, alors telle ou telle école ne rouvrira pas, ou elle rouvrira aux conditions et aux dates que nous, maires, aurons nous-mêmes fixées au regard de la responsabilité que nous engageons. Espérons que les Départements et les Régions auront la même posture pour les collèges et les lycées.
Mais, souhaitons-le, ce message, qui monte fort depuis hier de toute la France vers Paris, va être entendu...