En pleine mobilisation pour gérer la pandémie de covid-19, voilà que, pour semer un peu plus le trouble dans l'esprit des Seynois, nos minorités municipales font circuler sur les réseaux sociaux des remarques sur la gestion soi-disant discriminante pour La Seyne de l'impact polluant des ferries qui font escale dans la rade de Toulon.
Les réponses apportées par la Chambre de commerce et d'industrie du Var, concessionnaire de la métropole Toulon Provence Méditerranée pour les ports de Toulon et La Seyne, devraient suffire à faire taire les accusations malfaisantes.
Mais, montré du doigt comme maire et vice-président de notre intercommunalité, je me dois de réagir...
Les conseillers régionaux seynois devraient pourtant le savoir puisque les études préalables ont été cofinancées par la Région Provence, les faits sont têtus : l'équipement électrique des quais toulonnais ET seynois est bien prévu pour éviter les émissions de gaz d'échappement des moteurs thermiques électrogènes lors des escales. Mais chacun comprendra les trois raisons qui conduisent à ce que les aménagements soient phasés en commençant par le terminal passagers de Toulon (sauf pour les quais seynois destinés aux bateaux de plaisance, dont le chantier d'électrification vient de s'achever) :
1°) 90% des escales civiles de la rade se font à Toulon, à proximité immédiate de sites d'habitation ;
2°) L'armateur Corsica ferries, opérateur de 9 sur 10 des escales à Toulon, s'est engagé à adapter sa flotte pour que ses navires soient connectables, ce qui n'est pas encore le cas des armateurs de croisières qui accostent à La Seyne, mais occasionnellement ou irrégulièrement ;
3°) La réalité géographique et météorologique de notre littoral génère une pollution de l'air plus importante à Toulon qu'à La Seyne :
a. – Les statistiques de Météo-France ( * ) sont explicites (voir en fin d'article). Sur une année, les vents dominants dans l'aire toulonnaise viennent principalement du sud (11 mois sur 12). Nos quais sont implantés au nord de La Seyne et au sud de Toulon : où que les navires soient amarrés (au terminal passagers de Toulon, au terminal de croisières de La Seyne ou au terminal de fret de La Seyne–Brégaillon), ce sont, de toute façon, les Toulonnais qui supportent surtout les polluants dans l'air qu'ils respirent.
b. – Les statistiques d'AtmoSud des polluants de l'air de Toulon et La Seyne le confirment (voir en fin d'article), même si nous n'avons pas de comparaison pour les particules fines faute de mesure chez nous. Les Toulonnais, sur une année, subissent en moyenne 21% de plus de pollution de l'air que les Seynois, alors même que l'essentiel de l'activité industrielle et industrialo-portuaire de TPM s'exerce à La Seyne.
c. – Cette réalité de moindre pollution seynoise ne me réjouit pas pour autant. D'une part, parce que c'est encore trop pour l'ensemble de la métropole, où qu'on réside, même si la pollution de l'air, sur les dernières années, grâce aux efforts de tous, est en réelle diminution. Mais aussi parce que, contrairement à d'autres, il n'est pas dans mes habitudes de jouer une ville contre une autre.
Les postures de politiciens de la droite et l'extrême-droite seynoises, se désignant comme les "faiseurs" tandis que les majorités communale et métropolitaine ne seraient que des "diseurs" inactifs, font décidément partie de leur habituelle et éculée façon de faire de la politique, pas très propre et fort opportuniste. Que les Seynois y pensent au moment d'opter pour leur avenir : quelle solidarité territoriale escompter de la métropole en prenant le risque de confier les rênes de la commune à des aigris n'ayant eu de cesse pendant des années de dénigrer l'intercommunalité et ses élus ?
Alors que la maladie demande plus que jamais une cause commune, ils font encore une compétition égocentrée alors que le "nous tous" solidaire et engagé devrait émerger de la catastrophe sanitaire et demeurer notre comportement de "l'après".
Mais ils ne me mettront pas en colère.
( * ) : reprises par le site Windsurfer