
Une candidate aux élections municipales diffuse une communication pour parler des finances seynoises... « VRAIMENT » ! Comme si, chaque année, La Seyne n'en avait parlé au conseil municipal (ça, c'est obligatoire), mais aussi, rare commune à le faire dans notre environnement, à la presse, et dans des réunions publiques, que... FAUSSEMENT.
Alors, parlons-en... mais VRAIMENT VRAIMENT ! Sur cinq thèmes budgétaires et financiers qu'elle aborde, elle présente des choses de façon parcellaire ou partiale, ce qui peut se comprendre en cette période électorale, mais, et c'est cela qui est grave, elle distille aussi des informations totalement erronées.
Remettons donc les choses au point sur chacun des cinq thèmes qu'elle aborde...

THÈME 1 : « LA PRESSION FISCALE A AUGMENTÉ »
Oui, la candidate dit vrai. L'impôt local est passé, entre 2013 et 2018, de 787 euros à 803 euros par habitant. C'est-à-dire qu'il a augmenté de + 2,03 %, malgré la baisse des taux que j'ai fait voter en 2015, fût-elle symbolique, de - 0,5 %, mais c'est parce que l'État a accru chaque année les bases sur lesquelles s'appliquent les taux.
Et c'est le cas de la plupart des communes. Et, ce que la candidate se garde bien de dire, c'est que, même si nos impôts locaux demeurent élevés depuis plus de vingt-cinq ans, leur croissance (+ 2,03 %) sur cinq ans est neuf fois moins importante que celle de la moyenne des villes de la même strate démographique que La Seyne, qui s'établit à... + 18,50 %.
À ce rythme, La Seyne va être vite rattrapée par ses semblables...
THÈME 2 : « LES CHARGES ONT AUGMENTÉ »
Là, la candidate dit n'importe quoi. C'est peut-être un peu compliqué à comprendre pour des profanes au nombre desquels elle semble compter en matière de finances publiques, mais les tableaux avec les comptes officiels que je mets en ligne là – pour ceux qui douteraient – en attestent :
Nos dépenses de fonctionnement ont continué de baisser pour être en 2018 en dessous de celles des communes de même strate (- 0,1 % pour La Seyne contre + 16,5 % pour les autres villes).
Nos charges financières ont diminué de - 20 % grâce à nos renégociations des taux des emprunts souscrits quand ladite candidate était adjointe de mon prédécesseur et grâce à la diminution de l'encours de la dette.
La bagarre que j'ai menée pour renégocier le montant abusif dû chaque année par la commune au Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) a permis d'économiser environ 1,5 millions d'euros par an sur le coût dû à nos pompiers et a contribué à diminuer nos charges de - 28 %.
Les achats externes ont continué à baisser pour parvenir à être aujourd'hui à - 30 % au-dessous du coût de ceux des communes de la même strate que La Seyne.
Que la candidate prouve le contraire, chiffres à l'appui !
THÈME 3 : « L'INVESTISSEMENT EST EN PANNE SÈCHE »
Là, la candidate dit tout et son contraire. Selon elle, « la dette étouffe la ville », et il faudrait... investir plus ! Selon elle, « les banques ne nous font pas confiance » (thème 4 ci-dessous), et il faudrait... investir plus !
Pour diminuer l'encours de la dette, il faut continuer à rembourser et emprunter moins. C'est ce que nous faisons avec constance : en 2018, l'année à laquelle la candidate fait référence, on a remboursé - 10,7 millions d'emprunts et obtenu + 6 millions de prêts nouveaux (sans « la confiance des banques » ?...). Il suffit de faire la différence : l'encours a donc diminué de 4,7 millions d'euros !
Malgré notre gestion drastique de la dette, on n'en est pour l'instant qu'à 10 à 12 millions d'euros de possibilités annuelles d'investissement (11,6 millions d'euros en 2018). Il faut donc continuer à nous désendetter... donc réaliser avec prudence nos futurs investissements.
Alors, il faudrait savoir : on doit investir et accroître la dette, ou pas ?
THÈME 4 : « LES BANQUES N'ONT TOUJOURS PAS CONFIANCE »
Et elles auront encore moins confiance si la Ville elle-même leur annonce des montants de la dette fantaisistes ! Et si, de surcroît, ceux qui les avancent sont ceux qui ont été, avant 2008, responsables de la constitution de la plupart de son encours exorbitant.
Oui, comme le relève la candidate, « la dette étouffe la ville ». Mais la faute à qui ? On est passé de plus de 150 millions d'euros souscrits avant le début de notre premier mandat, dont 27 millions d'euros d'emprunts toxiques qu'il a fallu, non sans mal, renégocier, à 143 millions d'euros en 2013, pour atteindre 123 millions en 2018, comme l'a confirmé par courrier le ministère des Finances.
Depuis 2013, le montant de la dette par habitant est passé de 2268 euros à 1882 euros (et non 2027 euros comme l'affirme à tort la candidate !), soit une diminution de 17 %. Mais c'est encore trop, et il faut continuer à gérer avec grande prudence.
THÈME 5 : « LE MAIRE MENT SUR LA CAPACITÉ DE DÉSENDETTEMENT »
Je ne relèverai pas l'amabilité du propos, et je dirai que la candidate, elle, ne ment pas, mais ne sait pas.
La durée nécessaire au désendettement se calcule en divisant l'encours de la dette par la capacité d'autofinancement, c'est-à-dire par l'épargne brute (recettes – dépenses) à laquelle on ajoute les dépenses exceptionnelles de contentieux.
Pour parvenir à sa prétendue durée de plus de 19 ans, soit la candidate ignore le montant de l'encours (123.629 k€), soit se trompe sur celui de la capacité d'autofinancement (10.011 k€). En fait, il est probable qu'elle conjugue les deux erreurs. La première est une faute vénielle : elle pouvait ignorer que les données de l'État étaient fausses en affichant 133.169 k€ d'encours, comme il l'a reconnu dans le courrier évoqué au thème 4. La seconde est plus perfide : elle feint d'oublier d'ajouter les dépenses de contentieux (3.162 k€) à l'épargne brute (6.849 k€), portant la capacité d'autofinancement réelle à 11.011 k€. Alors, en effet, avec deux nombres erronés, elle parvient à 133.169 / 6.849 = 19,5 années.
La vérité est que la durée nécessaire à notre désendettement est bien de 12,3 ans (123.629 / 11.011 = 12,3). Il n'y a aucun mensonge de ma part. Nous avons bien ramené la situation d'une durée de désendettement affolante à notre arrivée (99 années !) à un état proche de la normalité, c'est-à-dire, comme la candidate le dit elle-même, « à comparer aux 12 années considérées comme la norme par la Chambre Régionale des Comptes ».