C'est fait. D'ici quelques temps, le camping municipal de La Seyne changera complètement de visage. Finis les alignements de mobil-homes uniformes, place au « vrai camping durable » de pleine nature, sans nuire au confort attendu par les vacanciers du XXIe siècle. Un plus pour la dynamique du territoire...
Je suis campeur depuis toujours.
Du bivouac à la caravane et au camping-car, en passant par la toile canadienne, la tente dortoir, la yourte et même l'igloo, en famille, en bande de copains, en « colo », en « camp d'ados » ou en classe de découverte, comme participant, animateur ou enseignant, et même en « université d'été » de mon ancien parti politique, j'ai toujours apprécié la vie simple que procure le camping, autant que possible dans des sites en pleine nature, la convivialité, le vivre-ensemble et les rencontres, l'entraide, la débrouillardise et la coopération.
DES CAMPINGS DEVENUS DES CORONS, LA CONVIVIALITÉ ET LA SOLIDARITÉ EN MOINS
Ces dernières années, je vivais de plus en plus mal, un peu de partout en France et en Europe, après la raréfaction des aires naturelles de camping, la transformation des anciens emplacements espacés, herbus, végétalisés et ombragés qu'offraient les campings, en zones d'implantation de « chalets » ou « bungalows », et plus généralement de mobil-homes uniformes et sans âme, serrés les uns contre les autres, réduisant inexorablement le nombre de places dédiées aux tentes, caravanes et camping-cars.
Je notais aussi que, plus les années passaient, moins les gérants acceptaient les groupes d'enfants ou de jeunes, arguant toujours de contraintes imposées par « les normes » pour ne pas avouer qu'ils craignaient des désagréments et désordres que provoqueraient ces « bandes »...
Le camping municipal de La Seyne, à l'orée de la forêt de Janas, ne faisait pas exception. Confié par mon prédécesseur à une grande société privée de tourisme choisie dans le cadre d'une « délégation de service public », il a eu tôt fait de prendre ce triste tournant, les gestionnaires ne comprenant pas que je leur rappelle régulièrement qu'il s'agissait d'un camping de pleine nature et non, comme ils le promouvaient, d'un « domaine résidentiel de plein air ». L'autre camping, privé celui-là, installé en bordure de notre forêt communale, propriété d'un entrepreneur seynois, s'il s'est adapté à la demande de confort qu'attendent certains vacanciers du XXIe siècle, a tout de même bien mieux conservé son caractère de véritable site naturel d'hébergement de loisir.
Je ne blâme pas mon prédécesseur. Il avait certes sûrement fallu en passer par là pour redynamiser le vieux camping municipal vétuste, coûteux en investissement d'entretien, difficilement gérable par une collectivité publique. La société choisie a correctement fait son travail comme c'était attendu d'elle.
Mais de là à transformer un espace de nature en une cité-dortoir rappelant les corons des Hauts-de-France, fût-elle faite de mobil-homes plutôt que de demeures de briques rouges, il y a un pas que je n'aurais pas franchi, me promettant bien que, arrivé au terme de cette délégation de service public, il faudrait revoir complètement le concept !
UN CAMPING ÉCOLO, POUR, SIMPLEMENT... CAMPER !
C'est chose faite. J'ai demandé que soit établi un nouveau cahier des charges et, au terme de la procédure validée par le conseil municipal, j'ai remis ces derniers jours les clefs de notre domaine communal à la société Huttopia qui a été retenue par la commission composée d'élus de toutes les sensibilités politiques de notre assemblée locale.
Comme le titre Var-matin, annonçant à sa une « un concept écolo à La Seyne », notre camping municipal de Janas « passe à l'écotourisme » et « joue la carte du développement durable ». Les mobil-homes ont disparu et seront remplacés par des hébergements de bois, des tentes de toile à structure de bois, des emplacements pour tentes, caravanes et camping-cars, et un espace spécialement dédié aux groupes. Le nombre global de places sera considérablement diminué pour « aérer » et intégrer au mieux les lieux de vie dans le domaine forestier.
Complétant harmonieusement l'offre d'accueil en hôtellerie de tous niveaux, y compris de prestige, en plein développement à La Seyne, les villages de vacances, les nombreuses chambres d'hôtes, la nouvelle aire municipale d'accueil de camping-cars qui va être aménagée sous peu entre Les Sablettes et L'Evescat, l'espace municipal d'hébergement de jeunes de l'Espace Accueil Jeunes (EAJ) de Saint-Elme que nous avons réhabilité et remis en service, les deux campings privés de qualité renommée, l'un implanté en forêt à proximité du camping municipal, et le second, dans un autre cadre collinaire, ce nouveau concept de vacances de pleine nature participera assurément à la redynamisation de l'économie du tourisme et des loisirs, et donc à l'emploi.
La collectivité publique, dont le Président de la République se demande, dans une toute récente lettre aux Français, si elle ne devrait pas « supprimer » certains de ses services « qui seraient dépassés ou trop chers pour leur utilité », ça sert aussi à ça : faire vivre un territoire à énergie positive.
LE QUOTIDIEN VAR-MATIN EN PARLE...