21 juin 2018 4 21 /06 /juin /2018 06:15

Ils se référent à des courants politiques très divers. Et pourtant les dix-neuf membres du nouveau Conseil d'administration de l'association « Ville & Banlieue », regroupant les communes et intercommunalités qui abritent sur leurs territoires des quartiers urbains populaires fragilisés, élus ce mercredi lors d'une Assemblée générale tenue à Pantin, dans la banlieue parisienne, partagent une même pugnace détermination à tout faire pour que les six millions d'habitants de ces territoires, à juste titre reconnus prioritaires par l'État, continuent à bénéficier de la solidarité nationale, comme c'est le cas depuis quarante ans avec la création de ce qu'on appelle « la politique de la ville ».

Il y a en effet suffisamment entre eux de convergences de vues autour des enjeux de rénovation de l'habitat et des espaces publics, de déghettoïsation urbaine et sociale, et d'accompagnement formatif, économique, culturel et social des plus pauvres, qu'il n'y a pas l'épaisseur d'un papier à cigarette entre les propositions, suggestions et exigences que les uns et les autres de ces maires, élus municipaux et intercommunaux, portent auprès des pouvoirs publics, après les réflexions et échanges constants qu'ils ont entre eux, unis par une identique farouche volonté de voir la nation républicaine ne laisser aucun de ses enfants sur le bord du chemin.

Membres du PCF, du PS, d'EELV, du MoDem, de LR, classés divers droite ou divers gauche, ils sont plus que jamais déterminés à œuvrer ensemble, dans une période où, pour la première fois en quatre décennies de mobilisation publique, par des propos sur la « politique de la ville » tenus fin mai sous les ors du Palais de l'Élysée, un Président de la République a semé le trouble quant à la pérennité de la bienveillance nationale envers les quartiers urbains et, pire, fait germer du doute sur le rôle des élus de la République dans la lutte contre la relégation urbaine et sociale, au risque de fragiliser la cohésion des territoires et ouvrir la porte à tous les communautarismes et populismes, dans lesquels tant d'ennemis de la démocratie républicaine rêveraient de s'engouffrer.

Le contexte européen et national est inquiétant. Plus que jamais, avec notre première vice-présidente, Catherine Arenou, maire (divers droite) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), avec Gilles Leproust, notre secrétaire général, maire (PCF) d'Allonnes (Sarthe), avec nos vice-présidents Yasmine Boudejnah, première adjointe (PCF) de Bagneux (Hauts de Seine), Driss Ettazaoui, vice-président (MoDem) de l'agglomération d'Évreux (Eure), et Hélène Geoffroy, maire (PS) de Vaulx-en-Velin (Rhône), notre trésorier Jean-Jacques Chatel, maire (PS) de Mainvilliers (Eure-et-Loir), et avec tous les autres élus locaux de notre conseil d'administration, représentant 1500 quartiers répartis sur 900 communes, nous demeurons prêts à sans cesse interpeller, apporter notre contribution et notre expertise à la réflexion gouvernementale et parlementaire, et alerter si nécessaire. 

Cette solidarité coopérative dans l'intérêt commun, respectant et s'enrichissant des convictions politiques de chacun, recherchant le consensus utile, ancrée sur les bases républicaines qui rassemblent, il m'arrive d'en rêver dans l'exercice de mon mandat local... Mais j'ai la chance, ayant été reconduit dans ma fonction de président de « Ville & Banlieue », de pouvoir continuer à l'animer à l'échelon national. Ni La Seyne, ni la métropole toulonnaise qui vient d'adhérer à notre association, n'auront à y perdre.

 

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