Ainsi que je l'évoquais il y a une vingtaine de jours, dès l'annonce d'une mesure arbitraire du Gouvernement, dans un article de mon blog, les inquiétudes du mouvement HLM se confirment.
L'État, en imposant aux bailleurs sociaux publics une baisse des loyers de 50 à 60 euros, soi-disant pour compenser la diminution de l'aide personnalisée au logement, va gravement compromettre la possibilité, pour les trois-quarts des 256 offices publics locaux ou départementaux d'HLM, de construire de nouveaux logements, de rénover le parc existant, et même d'assurer son entretien.
Pour « Terres du Sud Habitat » (TSH), notre bailleur social historique seynois, j'estimais il y a trois semaines à trois millions d'euros la perte de recettes permettant de dégager de l'autofinancement pour les travaux et l'investissement.
QUE RÉPONDRE AUX MILLIERS DE MAL-LOGÉS DE NOTRE TERRITOIRE ?
Je n'étais pas bien loin de la vérité : les chiffres sont tombés ; ce sont 2,8 millions qui vont faire défaut à TSH, ramenant son autofinancement à moins de 5% de son budget, c'est-à-dire au-dessous du seuil de fragilité tel qu'il est estimé par les autorités de tutelle, dont la très vigilante Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS).
Près de 4.000 foyers seynois attendent qu'un logement social leur soit attribué, et ils sont 13.000 à l'échelle de l'agglomération toulonnaise. Autant réclament une mutation de logement, pour quitter un habitat trop petit ou trop coûteux, ou situé dans un environnement devenu invivable.
Ils ne sont pas près d'obtenir satisfaction. Mais M. Macron pourra toujours leur répéter ce qu'il a exprimé ce dimanche soir à la télévision : « Je ne veux pas que le moindre de mes concitoyens puisse un instant penser que je n'ai pas pour lui un plein respect »...
PARLEMENTAIRES ET GOUVERNEMENT SONT SAISIS
Avec les responsables de TSH, nous venons d'écrire aux parlementaires de notre département pour évoquer avec eux cette situation très grave, découlant d'une décision gouvernementale d'autant plus abrupte qu'elle ne figurait absolument pas au programme du candidat élu à la Présidence de la République. Je livre ici celui, parmi ces courriers, que nous avons adressé à la députée macroniste de notre circonscription. Seule une intervention politique du plus haut niveau peut prévenir un drame. Espérons que Mme Guérel et ses collègues s'y emploieront.
En outre, retenu à La Seyne pour une réunion avec les services de l'État suite au drame survenu ce dernier week-end dans une de nos cités HLM, aggravant l'insécurité et le mal-être de nos résidents déjà pas gâtés par la situation sociale et économique, je n'ai pas pu évoquer moi-même, ce lundi matin, le problème des logements sociaux à la tribune des États Généraux de la Politique de la Ville qui se tiennent dans l'Essonne pour tirer le signal d'alarme face à un gouvernement au service d'un Président de la République qui, a-t-il indiqué ce dimanche, « assume totalement » ses mots sur notre peuple de « gens qui ne sont rien » et de « fainéants ».
J'ai toutefois demandé à un autre maire d'une ville populaire de relayer mon propos lors de ce rassemblement de centaines d'élus, responsables associatifs, culturels, sociaux et économiques, effrayés par la tournure que prend la politique gouvernementale pour les classes populaires et moyennes.
NOUS LANÇONS UN APPEL À LA MOBILISATION
Mais les démarches que nous engageons risquent de ne porter leurs fruits que si elles sont accompagnées par ceux qui sont les premiers concernés : les locataires et toutes les associations qui œuvrent à leurs côtés pour défendre les droits à un logement digne.
Les choses s'organisent à l'échelle nationale. Diverses pétitions sont en ligne dont celle du collectif « Vive l'APL » auquel la ville de La Seyne et l'office TSH se sont joints.
Je suis persuadé que, localement, les associations qui font preuve de constante vigilance en direction des institutions responsables du logement social seront à nos côtés pour obtenir le retrait de cette décision gouvernementale arbitraire d'une extrême gravité.