Ça fait des années que les Seynois se questionnent sur les mobilités de leur ville, pressentant à la fois le potentiel économique, social et culturel de leur territoire, pour eux-mêmes et pour tout le "Grand Toulon", et les difficultés de circulation que pourrait accroître la valorisation de celui-ci, s'ajoutant à celles découlant de l'évolution démographique, l'eussions-nous freinée en révisant notre plan d'urbanisme, mais qui, jusqu'à un certain point, est inéluctable, ne serait-ce que pour répondre aux besoins de logements, sociaux ou non, imposés par les lacunes énormes recensées dans le Programme local de l'habitat de notre agglomération.
TRAINS, "SUPER-BUS", BATEAUX-BUS, MODES ACTIFS ET INTERMODALITÉS
Cette question primordiale des déplacements touche aussi à l'environnement et au développement soutenable de notre aire urbaine. Sans agir sur la réduction des gaz d'échappement, la qualité de notre air, déjà fragile, va immanquablement se dégrader. Le Plan intercommunal de déplacements urbains récemment mis à jour fixe les orientations.
Nous le savons, on misera sur deux axes majeurs reliant l'est à l'ouest de Toulon Provence Méditerranée (TPM) : une ligne de bus à haut niveau de service de La Garde à La Seyne et une adaptation du réseau ferré permettant la circulation cadencée de trains dans le cadre d'un Réseau express régional de Hyères à Ollioules. Le site propre maritime devra être développé en complément du rail et du "super-bus", avec de nouveaux bateaux-bus et de nouvelles lignes directes et de cabotage, y compris hors de la Petite Rade. On développera les lignes de transports collectifs de rabattement sur ces trois axes, les voies piétonnes et cyclables, les pôles d'intermodalité, avec des parcs-relais pour les autos et les deux-roues.
EN URGENCE, RÉDUIRE LES INÉGALITÉS
Mais les nouveaux chantiers ne peuvent prendre sens que dès lors qu'on aura aussi à l'esprit la nécessité de régler, au préalable, les inégalités de services de mobilités qui existent entre les divers territoires de TPM, essentiellement dus aux évolutions locales de chaque commune, voire chaque quartier, qui avancent à des rythmes distincts, sans trop d'anticipation — comme ce fut le cas pour la ligne U de bus mise en service in extremis quelques jours avant l'ouverture de DCNS à Ollioules — en lien avec les développements découlant de nos atouts économiques, sociaux, culturels et environnementaux, et pas encore, loin de là, avec l'esprit métropolitain qui devrait pourtant nous guider.
Ces inégalités existent et s'accroissent. Les exemples seynois — mais pas seulement — ne manquent pas. Je les évoquerai dans une série de prochains messages. Ils constituent autant d'urgences.