J'en entends déjà qui vont railler mon initiative, sur l'air de « Vuillemot croit encore au Père Noël », mais je suis obstiné et qui ne tente rien n'obtient rien...
Devant le silence inquiétant des autorités centrales de l'éducation nationale, plus de deux mois après ma démarche réclamant les moyens auxquels doivent avoir droit les écoliers et les enseignants du centre ancien, je me suis fendu de la lettre ci-après...
« Cher Papa Noël du ministère de l'éducation nationale,
« S'il-te-plaît, n'oublie pas de passer par le centre-ville de La Seyne.
« Les enfants et les enseignants de notre quartier prioritaire « politique de la ville » ne sont toujours pas bénéficiaires de ce qui leur est dû et que je réclame à Madame la ministre Najat Vallaud-Belkacem depuis des mois : le classement de leurs établissements scolaires en « Réseau d'éducation prioritaire renforcé » (REP+).
« Tous les autres écoliers français qui vivent dans ces secteurs reconnus défavorisés socialement et économiquement, pour lesquels les Pères Noël des ministères de la Ville, de l'Intérieur, des Affaires Sociales et de la Santé, et d'autres, sortent de leurs hottes des soutiens particuliers pour les aider à disposer des mêmes chances de se projeter en futurs adultes citoyens que les autres enfants de notre République, ont pourtant droit à ton attention bienveillante.
« Pourquoi pas, alors, les 220 petits Seynois de notre vieille ville, et leurs aînés adolescents scolarisés au collège, qui ont été bien sages depuis la rentrée scolaire ?
« Autant, en tous cas, que ceux de la cité Berthe, l'autre quartier prioritaire de notre commune et, bien sûr, que tous les autres de l'Académie de Nice. Et leurs maîtres et maîtresses aussi.
« Je ne vais pas reprendre ici, Cher Papa Noël, les arguments que j'ai développés dans ma lettre de requête à Madame la ministre. Depuis ton atelier dans la froidure, je sais que tu as lu par-dessus son épaule, que tu en connais la teneur, et que tu n’attends que son feu vert. Tu as dû aussi lire la lettre que Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, m'a adressée pour me confirmer que nos jeunes Seynois peuvent compter son total appui (je te la joins tout de même, au cas où elle t'aurait échappé).
« Je veux juste t'apporter un dernier argument, survenu postérieurement à mon courrier, à l'issue du bilan 2015 du « Programme de réussite éducative » (PRÉ) de notre commune :
> Parmi les 1732 enfants de la cité Berthe, le plus prioritaire des REP+ de l'Académie de Nice, 117 ont été repérés comme devant faire l'objet d'une importante prise en charge sociale et éducative au titre du PRÉ. Ça représente un peu moins de 7% d'entre eux.
> Et, parmi les 220 du centre-ville, il y en a eu 23 qui sont en même lourde difficulté et intégrés dans le dispositif PRÉ. Ça représente plus de 10%, c'est-à-dire qu'il y a près du double d'enfants de familles en difficile précarité que dans le plus prioritaire des quartiers prioritaires de notre Académie.
« Cher Papa Noël, tu le vois, en cette période de chaleureuse solidarité, il ne faudrait pas qu'on laisse se développer un sentiment d'injustice de considération selon que l'on réside à un endroit ou à un autre.
« Je sais que Madame la ministre est très occupée mais, je t'en prie, glisse lui un mot. Si elle t'autorisait à emporter dans ta hotte un message d'annonce du classement du centre ancien de La Seyne en REP+ pour la rentrée de septembre 2017, ce serait un formidable cadeau de Noël pour notre population qui compte parmi les plus humbles du pays.
« Je compte sur toi. Et je t'embrasse. »