Commencer modestement en faisant du cœur historique de La Seyne un espace aux mobilités apaisées, sans attendre de disposer des moyens financiers prévus par les dispositifs de "politique de la ville", devrait permettre de favoriser un changement positif d'image, propice aux déambulations, à la sécurité, à la dynamique commerciale, à l'activité culturelle, à la vie sociale, et même - ça a eu cet effet ailleurs - à l'incitation des investisseurs de l'immobilier d'habitation à acquérir, rénover, voire reconstruire, des immeubles ou îlots dégradés, de nature à requalifier et favoriser le maintien ou l'installation de résidents aux situations socio-économiques moins dégradées que beaucoup d'actuels habitants.
À COMPTER DU 15 DÉCEMBRE, LE PIÉTON SERA ROI
La nouvelle "zone de rencontre", conçue par nos équipes, et notamment Sylvie Lévesque, technicienne territoriale spécialiste de la question, sous l'égide de notre adjoint Claude Astore, entrera en vigueur le 15 décembre prochain. Elle a reçu le feu vert de notre comité communal des usagers des mobilités, où siègent des habitants, des membres des conseils de quartiers, comités d'intérêt local, utilisateurs du centre urbain, et aux acteurs économiques.
Pour schématiser, le dispositif de "zone de rencontre" donne priorité aux piétons sur tous les véhicules, les vélos étant eux-mêmes prioritaires sur les voitures dont la vitesse ne doit pas excéder 20 km/h et qui sont astreintes à respecter la priorité à droite à tous les croisements. En outre, les vélos sont autorisés à circuler à contresens dans les rues à sens unique, et les mobiliers urbains (barrières, potelets, etc.) disparaîtront petit à petit puisque l'espace public est entièrement dédié aux piétons.
ÇA DOIT... MARCHER, SI CHACUN Y MET DU SIEN !
Il nous reste à faire preuve de pédagogie pour que les automobilistes se disciplinent, notamment ceux qui, comme moi, ont obtenu leur permis de conduire il y a bien longtemps, à une époque où l'automobile était reine et où, par "zone de rencontre", on entendait autre chose que le dispositif de circulation urbaine désormais organisé par la loi... C'était plutôt pour nous, les anciens... un lieu de rendez-vous, comme notre vieille rue République, jadis dénommée... lo caladatge d'amor... (je laisse mes visiteurs non occitanophones en découvrir la signification sur l'excellent site de Marius et Jean-Claude Autran, deux de nos éminents historiens locaux).
Et, si la pédagogie ne suffit pas pour prévenir les accidents et obtenir l'effet positif espéré (ça marche - c'est le cas de le dire - dans les pays du nord de l'Europe, il faudrait qu'il en soit de même chez nous), il faudra que nos policiers sévissent.
Mais je veux croire que tous, à l'exception peut-être de quelques marchands de sommeil ou brigands dealers qui seraient bien satisfaits qu'on en reste au statu-quo d'une vieille ville dégradée où devrait se complaire le non-droit, auront à cœur de jouer le jeu des nouveaux usages urbains dans l'intérêt collectif.