11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 06:55

On l'aura sûrement remarqué, mes récriminations vont souvent envers l'État en ce moment. Qui aime bien châtie bien, dit-on. Et je l'aime bien, l'État, comme j'aime bien mes camarades socialistes qui œuvrent au niveau de l'État.

L'affaire de la fraude fiscale évoquée ce mardi sur ce blog en a certes rajouté une couche. Pas en direction des socialistes puisque les faits se seraient déroulés avant 2012, mais c'est de toute façon l'État, et peu importe qui était à ses commandes, qui n'a pas pu empêcher ce scandale.

 

 

LES BANQUES DEVRAIENT ÊTRE CONTRAINTES DE SOUTENIR L'ACTION PUBLIQUE

Mais je n'oublie pas non plus, et surtout, la responsabilité d'une partie peu reluisante du monde bancaire dans les misères faites à la puissance publique. Car, enfin, si ce qui a été révélé est exact, c'est bien au départ la banque incriminée qui aurait proposé aux présumés fraudeurs résidant en France le système qui leur aurait permis de faire échapper à la fiscalité près de six milliards d'euros qui nous font bien défaut.

Pour monter ce genre d'opération pour le moins sulfureuse, l'imagination de ces banquiers est bien fertile. Elle l'est moins lorsqu'il s'agit d'accompagner la puissance publique locale qui doit se dépatouiller comme elle le peut pour simplement disposer des moyens de mener à bien ses missions. Et je citerai trois exemples seynois du moment...

 

TROIS TRISTES EXEMPLES SEYNOIS

Sait-on que, depuis sept ans, les services financiers de la commune se démènent en vain pour obtenir un prêt de moins de deux millions d'euros qui permettrait de réaménager et moderniser les quais des formes des anciens chantiers navals afin d'y accueillir plus de grands yachts que nous ne pouvons le faire aujourd'hui, faisant passer de 400.000 à 800.000 euros la recette annuelle de droits d'hivernage que la ville perçoit ? En moins de trois ans, la dette serait remboursée et la commune s'assurerait une rentrée financière plus qu'utile en période de vaches maigres.

Sait-on aussi que, alors que la deuxième tranche d'installation de caméras de vidéosurveillance dans notre zone de sécurité prioritaire est subventionnée à 80% par l'État et le Département, la commune, qui doit avancer la totalité du coût de l'opération avant de percevoir les aides acquises, ne peut engager le programme faute de trouver une banque acceptant de lui octroyer un prêt pour disposer d'une ligne de trésorerie ?

Sait-on enfin que, sur 140 millions d'euros d'une dette plus que décennale, le portefeuille d'emprunts de la commune compte depuis le mandat de mon prédécesseur environ 25 millions d'emprunts structurés, certes pas toxiques comme d'autres, mais dont les taux peuvent bondir à tout moment car alignés sur les parités du dollar, du franc suisse ou du yen, accordés par la banque Dexia aujourd'hui en capilotade, que la commune doit attaquer en justice, comme d'autres l'ont fait, pour obtenir réparation et stabiliser les intérêts dus ?

 

MÊME PAS LA RECONNAISSANCE DU VENTRE

Tout ça, ce n'est pas moral. Le candidat Hollande à l'élection présidentielle indiquait dans ses propositions que "maîtriser la finance commencera ici par le vote d'une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives". On sait que le texte finalement voté a été totalement vidé de la substance de ses objectifs initiaux, et que plus des trois quarts des 8.000 milliards d'euros de bilan cumulé des banques françaises continuent à concerner des activités de marché, seuls 22% étant prêtés à l'économie réelle.

Et elles n'ont même pas la reconnaissance du ventre envers la puissance publique. Écœurant.

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Publié par Marc Vuillemot