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Le service public, ça marche.
Cela fait 50 ans aujourd'hui que cette crèche, première crèche municipale à La Seyne et dans notre département, a vu le jour, en septembre 1959.C'est un anniversaire auquel je tiens. Le service public, à travers vous, Mesdames, est une idée résolument moderne, à La Seyne comme ailleurs, je vous l'assure, et sa nécessité est plus que jamais impérieuse.
Aujourd'hui nous le revendiquons haut et fort comme une valeur actuelle.
Nos enfants ont besoin de ces premiers espaces de socialisation.
Et le combat pour défendre le service public est plus que jamais nécessaire. Il est certainement encore plus difficile, l'esprit de la Résistance est encore plus loin de nous, mais l'esprit de résistance doit toujours nous habiter.
Regardez notre maternité qui est aussi celle des familles de tout l'ouest varois... Sa fermeture est prononcée, même si, avec Annie Martin-Ghibaudo, mon adjointe, et Robert Alfonsi, le vice-président de la Région, nous avons voté contre lors du conseil d'administration qui a entériné cette décision.
Or, il ne faut pas se taire et en rester là, sinon demain ce sera pire.
Imaginez devoir emmener vos enfants de l'autre coté de Toulon avant d'aller travailler... Réfléchissons-y, ce n'est plus complètement de la science-fiction. Aujourd'hui une pétition est en ligne sur notre site internet. Demain nous affirmerons la nécessité de maintenir un service public de proximité sur la façade la mairie et à l'entrée de La Seyne. Et je me battrai, avec mon équipe et avec ceux de mes concitoyens qui voudront nous accompagner, chaque fois que le service public sera menacé.
Oui, car il offre un service de qualité aux administrés.
C'est d'abord un juste retour de l'impôt. Et puis, c'est un dû à nos concitoyens. Période de crise, délitement social... Si les temps sont difficiles, notre service public doit apporter une réponse. C'est pourquoi, sous l'impulsion d'Isabelle Renier, adjointe à la petite enfance, le travail d'amélioration de la qualité et de la capacité d'accueil de nos structures d'accueil des jeunes enfants sont sans cesse sur l'ouvrage.
Je vous le dis aujourd'hui, et en réponse aux enquêtes de satisfactions adressées aux parents,
• un dépôt minute sera aménagé aux abords immédiats de la crèche pour en faciliter l'accès et pouvoir déposer ses enfants en toute sécurité.
• Soulignons aussi l'achat de mobilier et de matériel de puériculture adaptés aux moments de vie des tout-petits, les relax ont ainsi été remplacés par des chaises hautes pour les moments de repas.
• Enfin, les grands travaux dans le cadre du PRU, notre programme de rénovation urbaine, concerneront aussi les structures d'accueil petite enfance et bénéficieront de travaux d'amélioration et de réhabilitation. La crèche du Petit Monde, à Berthe, qui avait été oubliée dans le programme initial, sera concernée en 2010-2011. Et, ensuite, avec le programme national de rénovation des quartiers anciens auquel nous espérons être éligibles, la crèche du centre ville, cette crèche, votre crèches.
Nous sommes résolument volontaristes dans la politique d'accueil des enfants. L'attribution des places de crèche se fera sur des critères objectifs et nous veillerons à aider en priorité ceux qui en ont le plus besoin. Parallèlement, nos services éditeront un guide de la petite enfance adressé à l'ensemble des familles de la Seyne rassemblant toutes les informations utiles aux parents sur les modes de garde et les aides financières pour faire garder son enfant.
Mais revenons à ici. Cette crèche exemplaire accueille aujourd'hui une population qui a considérablement augmenté au fil du temps, avec ses 55 places. Concomitamment, elle a généré des emplois : on est passé des trois employés initiaux à 12 agents aujourd'hui en poste. Et sa pérennité est bien la preuve du rôle essentiel qu'elle joue aujourd'hui avec d'autres dans notre ville (je citais tout à l'heure le Petit Monde, mais il ne faut pas oublier les structures associatives soutenues par la commune). La Seyne offre aujourd'hui près de 170 places dans ses structures d'accueil communales, avec un accès amélioré pour les enfants handicapés.
Alors, on avait l'habitude d'appeler cette crèche du nom de la rue dans laquelle elle se trouve, Emile Combes, artisan de la belle loi de séparation de l'église et de l'État de 1905 qui est bien mise à mal aujourd'hui, notamment par le tout premier des Français qui est pourtant supposé être le garant des valeurs de notre République laïque. Donc, notre crèche ne porte pas véritablement de nom. Et, ainsi, l'occasion est trop belle pour ne pas la marquer d'un hommage et donc la dénommer.
Mais auparavant, rappelons que cette fête, c'est vous, Mesdames, qui faites vivre cette crèche, qui en avez pris l'initiative, et nous n'avons fait que vous emboîter le pas.
Je vous en remercie chaleureusement au nom du conseil municipal, d'avoir pensé à faire de ces cinquante ans une fête de l'enfance, de la jeunesse, une célébration de cet amour – j'ose le terne - dont ont bénéficié plusieurs générations de tout-petits...
Une exposition retrace désormais ces cinq décennies passées au côté des enfants. Elle est dorénavant à demeure, ici.
Et il nous a paru évident de profiter de cet anniversaire pour te rendre hommage, Madame Josette Vincent, toi qui as, avec Toussaint Merle et toute l'équipe municipale d'alors, donné corps à cette idée, et qui, de manière exemplaire et pionnière dans le Var, as permis aux parents qui travaillaient d'avoir un premier lieu d'accueil pour leurs enfants. Tu fus, en effet, je le rappelle, après tes années d'engagement de jeune résistante patriote, une élue communiste active et novatrice.
Et, au risque de blesser ta modestie, je voudrais tout de même rappeler que, dès l'élection municipale de 1950, où, jeune dactylo, tu figurais 2ème sur la liste de ton parti, tu fus la toute première à adresser un tract spécifiquement destiné aux femmes, où tu leur rappelais les réalisations conduites, tout particulièrement en leur direction, par la Municipalité de Toussaint Merle de 1947 : la remise en état des jardins publics et des trottoirs dévastés par la guerre pour mieux faire circuler les poussettes, le centre de gymnastique corrective qui a soigné 250 enfants gratuitement, la prime de 200 francs de l'époque pour la journée des mères, les premières colonies de vacances, le livret de Caisse d'Épargne offert aux nouveaux-nés, la prime de lait aux jeunes mamans, ou encore les consultations médicales de nourrissons.
Nous avons donc unanimement choisi de donner ton nom à cet endroit, avec ton accord que je n'osais te demander, et c'est désormais la crèche Josette Vincent, fonctionnant depuis ses origines en régie municipale.
Alors vous me croirez sûrement quand je dis que nous sommes vraiment fiers aujourd'hui de faire la fête autour d'un tel symbole, preuve plus vivante que jamais que le service public est une nécessité vivace et utile.
Croyez-moi aussi si je vous dis que nous poursuivrons le travail de qualité qui s'y accomplit, en espérant qu'au terme des 50 prochaines années, une autre municipalité pourra fêter le centenaire de cette crèche.
C'est au nom de tout le conseil municipal que je t'adresse des remerciements chaleureux, à toi, Madame Vincent, à tes camarades de l'époque, et à toutes les équipes successives qui ont fait ici un travail remarquable.
Nous vivons aujourd'hui un moment forcément émouvant. Et je crois qu'il le sera encore plus tout à l'heure, quand nous regarderons ensemble le petit film dans lequel on t'entend, Josette, évoquer avec sa première directrice, Marie-Claude Favaletto, qui est aussi des nôtres ce soir, et que je tiens à associer, comme toutes ses collaboratrices, à l'hommage qui t'est rendu ce soir.