C’est dans l’ordre des choses. Une coalition, c’est une alliance momentanée de courants qui se liguent contre un ennemi commun. Une fois que l’ennemi est terrassé, ou qu'on le croit tel, chacun reprend ses billes.
C'est ce qu'il advient à la majorité municipale, dont les membres se sont copieusement invectivés ce mardi en séance du conseil municipal, au point d'en arriver à... une scission en deux groupes politiques !
Eh oui, on ne construit pas sereinement sur fond d’intentions disparates de revanche, d’ambitions personnelles, de lubies programmatiques contradictoires entre elles, et de promesses faites en contrepartie d’affidations à un chef à la légitimité précaire.
Il ne pouvait guère en être autrement avec le conglomérat hétéroclite qui a abusé les Seynois. Sans armature, sans autre projet commun qu’une juxtaposition dénuée de sens de mesures sans fil conducteur, le ciment ne pouvait que craqueler.
Cette coalition est constituée autour de militants de la droite républicaine, dont certains sont venus de la gauche, d'autres du centre-gauche. Mais on y compte aussi des gens naguère élus sous l’étiquette du Front National (FN). Une autre a été candidate sur une liste menée par un ancien du même FN puis du Mouvement National Républicain (MNR) de Mégret et de Populisme et Perspectives Françaises (PPF... ça ne vous rappelle rien ?... Non, vraiment ? Lisez donc ceci).
Un autre encore a porté les couleurs du Rassemblement Pour la France (RPF) fondé par un souverainiste aujourd’hui soutien de Zemmour. Certains sont engagés à l’extrême-droite au sein de Debout la France (DLF). Et un autre enfin a provoqué six mois après l'élection une première discorde avec la maire en affichant son mépris des Seynois, qualifiant « d’islamo-gauchistes » des acteurs majeurs de la cohésion sociale de la commune, et amenant la presse à évoquer « un positionnement bien plus à droite que son étiquette centriste ne pourrait le laisser penser ».
Et tous ces gens ont été installés avec des responsabilités partagées dans l'exécutif municipal.
Après la démission, il y a moins d'un an, d’un maire-adjoint, cette grave fracture enferme la maire dans un rôle de timonière d’un navire victime d’une mutinerie, retenue au bastingage par une mince minorité de matelots inféodés. Après Charles Scaglia, dont la gestion a conduit à l'éclatement de son équipage et à sa démission, et Arthur Paecht, lâché par certains des siens, dont... la maire actuelle (arroseuse aujourd'hui arrosée ?...), puis d'autres, voilà que la capitaine actuelle de la droite seynoise est victime d’une nouvelle sédition factieuse.
Et ce sont les Seynois qui vont immanquablement encore faire les frais du naufrage annoncé.