12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 05:12

http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/images/p/pek/Pekin-montreur-d-ours.jpgLors de la rencontre que nous avons organisée ce lundi entre les services de police et les commerçants (lire ICI), certains de ces derniers ont également souhaité obtenir des informations sur la démarche plus globale engagée par la ville pour prévenir par l'action socio-éducative, et pour rénover et redynamiser le centre ancien, car cela constitue, et je partage leur sentiment, un travail de fond de nature à prévenir les facteurs de délinquance.

 

L'ANIMATION ÉDUCATIVE, POUR PRÉVENIR

Du côté éducatif, gage d'activité et donc de prévention naturelle, nous avions déjà, bien avant la mise en place de la Zone de sécurité prioritaire (ZSP), fait le constat de la pauvreté de l'offre de prise en charge des enfants et des jeunes hors l'école dans le centre ville, qu'elle soit municipale ou associative.

Nous avons ainsi mobilisé le service municipal de la jeunesse et des associations comme l'OMASE ou l'AMIQ pour investir le terrain, à partir de trois espaces d'accueil : activation d'un local inutilisé à la rue Évenos, création de l'espace socio-éducatif et intergénérationnel Jean-Baptiste Coste en haut du marché, et d'un espace accueil jeunes (EAJ) au square Emile Malsert. Dans le quartier de la Lune, l'ouverture de "l'Espace Solidarités" auquel la commune apporte aussi son soutien, participe aussi de cette dynamique, élargie à une fonction socio-culturelle.

 

LA CULTURE DANS LA RUE POUR DYNAMISER

 Car les animations culturelles participent aussi à cette mission de régulation. L'ouverture de la Maison du patrimoine et de l'image, et celle du hall d'expositions de l'école des Beaux-Arts, "Le pressing", y prennent leur part, de même que l'affectation d'un animateur culturel chargé de faire vivre les espaces publics avec des animations et spectacles culturels, notamment aux "tréteaux Bourradet" sur la place du même nom. La création, il y a quatre ans, de l'Académie internationale de musique classique permet aussi d'offrir des spectacles de rue, comme le font nombre d'associations et services, en particulier la bibliothèque théâtrale "Armand Gatti", notre philharmonique "La Seynoise" et plusieurs chorales de la ville.

L'association "Dojo théâtre" et la ville ont imaginé l'opération "Le musée est dans ma rue", embellissant les vitrines et rideaux métalliques des comerces vides de reproductions d'œuvres du Musée du Louvre et créant un cheminement culturel. Et, avec la toute nouvelle association "Co'Op", créée par des artistes locaux, des animations de rue se succèdent : défilé de chapeaux, expositions d'œuvres de personnes handicapées dans les boutiques et services publics, spectacles et déambulations (festival "Cap'art Cité"), opération "Plus belle ma rue" avec la réalisation d'étranges bancs publics et la couverture de la rue commerçante Cyrus-Hugues par plus de 200 parapluies. Toutes ces initiatives cocomittantes de la création de la ZSP viennent renforcer les animations commerciales et culturelles de l'association des commerçants "Vitrines seynoises", au nombre desquelles la désormais traditionnelle "Venise en Seyne".

 

L'ÉDUCATION DE RUE, CONTRE LES DÉVIANCES ET LES ADDICTIONS

En matière de prévention spécialisée, avec des éducateurs de rue, agissant notamment en direction des adolescents et jeunes adultes désœuvrés, l'APEA conuit depuis des années un travail remarquable. Nous avons pu, grâce aux moyens communaux et de l'État, compenser en partie les baisses constantes de financement découlant du désengagement contraint du Conseil général pour conforter les missions d'accueil, de médiation, d'aide à l'insertion scolaire ou profesionnelle, de prévention de la santé, d'aide au logement. Nous avons de plus créé il y a deux ans un poste d'éducateur de rue municipal, intervenant dans les rues du centre, spécialiste de l'accompagnement des personnes addictes à l'alcool et aux stupéfiants.

Et, avec la ZSP, permettant de mobiliser les ressources du Fonds interministériel de prévention de la délinquance et d'autres dispositifs d'État, nous avons créé un emploi d'adulte-relais, médiateur pour aider la population en difficulté, entre autres dans ses relations aux services publics, et nous allons ouvrir, début octobre, un nouvel espace accueil jeunes citoyen (EAJC), en plein centre, pour que les éducateurs communaux et associatifs, notamment de l'APEA, soient mieux repérables et disposent d'outils et de ressources pour mener à bien leurs missions d'insertion et de médiation.

 

On le voit, avec les commerçants, les associations et services communaux culturels, sociaux et éducatifs, un panel varié d'animations et de prises en charge prend aussi sa part dans la régulation des situations sociales, la dynamisation, et l'appropriation des espaces urbains. Même si tout ça ne suffit hélas pas à prévenir toutes les errances, notamment la nuit. Mais qu'en serait-il si ça n'existait pas ?

Après les actions de sécurisation préventive et de répression menées par les polices, que j'ai évoquées hier, et aujourd'hui ces animations et actions d'éducation et de culture, je reviendrai demain sur un dernier volet de l'approche globale menée dans notre cœur de ville : celui des aménagements urbains et de l'habitat.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Civisme - prévention et sécurité