Quinze ans après sa création, le RTE-T, c'est-à-dire le « Réseau Transeuropéen de Transport », est un enjeu fondamental de la construction européenne, dans une perspective d’échanges socioculturels et de développement économique.
Des propositions pour renforcer sa cohérence avec les principaux axes de transport de Provence-Alpes-Côte d’Azur ont été formulées par la Région. C'est ainsi que, ce mardi, comme président de la commission régionale des transports et de l'éco-mobilité, j'accompagnais à Bruxelles Jean-Yves Petit, vice-président de PACA chargé des transports, pour sensibiliser et plaider pour le renforcement des grands ports de la Méditerranée, dont naturellement les nôtres, comme portes d’entrée pour le transport au long cours, mais aussi pour les projets d’autoroutes de la mer, comme notre ro-ro seynois, de part et d’autre de la Méditerranée, depuis Marseille, Toulon-La Seyne, et Nice, vers le Maghreb, la Turquie, la Méditerranée orientale, et également les liaisons fluviales vers le Nord de l'Europe et les infrastructures ferroviaires indispensables.
NE PAS OUBLIER LA RÉGION PACA COMME ÉLÉMENT DE L'ARC MÉDITERRANÉEN
Compte tenu de la concentration croissante des flux extra-européens vers le Nord de l’Europe, un rééquilibrage au profit de la Méditerranée du RTE-T est en effet vraiment souhaitable.
L'intégration de l’Arc méditerranéen dans les réseaux européens, avec des projets stratégiques tels que la ligne nouvelle de chemin de fer Marseille-Italie, chaînon manquant du corridor de l’arc méditerranéen entre Barcelone et Gênes, et la liaison avec le nord de l'Italie via le tunnel ferroviaire du Montgenèvre, prennent tout leur sens. Car les ports de Valence, Barcelone, Marseille et Gênes figurent dans le réseau central en tant que nœuds européens multimodaux, et il convient de les relier entre eux. Cela doit permettre également aux 30 millions de personnes habitant dans les régions du Sud de l’Europe de pouvoir se déplacer facilement avec le train.
Et, en ce sens, pour y parvenir, je partage la vision de mon collègue Jean-Yves Petit : “Pour rééquilibrer la forte présence des Régions et des ports du Nord en termes de communication et de promotion de leurs intérêts, il est nécessaire pour les Régions et ports du Sud de l’Europe de s’unir et de s’organiser afin d’être présents mais également de faire valoir la cohérence d’une démarche commune et les atouts de la Méditerranée en tant que portes de l’Europe. Le partenariat méditerranéen doit être renforcé et parler d’une seule voix à Bruxelles”.
LE "GRAND TOULON" A SA PLACE DANS LA PAROLE DE L'ARC MÉDITERRANÉEN À L'EUROPE
Dans ce contexte-là, le "Grand Toulon", avec notamment le complexe portuaire de Toulon-La Seyne qu'il ne faut pas opposer au "grand cousin" de Marseille, mais considérer comme complémentaire, a un atout majeur à jouer. Si les députés européens, l'État, Réseau ferré de France, ls Voies navigables de France, la Région, la communauté métropolitaine marseillaise, le Grand Port de Marseille, les syndicats des dockers, étaient avec nous cette semaine à Bruxelles pour que nous parlions d'une même voix, il ne faudrait plus que la parole de notre territoire varois littoral et portuaire ne soit portée que par ma seule petite personne, ce qui était le cas l'autre jour à Bruxelles...
Nous sommes dans une communauté de destins qui va de la Catalogne à la Ligurie et au Piémont. Nous commençons enfin, nous Varois littoraux, à considérer qu'il faut cesser de jouer la rive nord de notre Rade contre sa rive sud, avec un premier protocole pour concevoir un schéma global pour le devenir des espaces portuaires et urbains littoraux de Toulon-La Seyne, que le Conseil général du Var, l'agglomération TPM, l'autorité portuaire, la Chambre de commerce et d'industrie du Var, et nos villes de Toulon et La Seyne, votons en ce moment dans nos instances délibérantes respectives. Il faudrait, plus tard mais sans trop tarder, que, tous ensemble, avec nos voisins marseillais et niçois, puis catalans et ligures, et pourquoi pas d'Outre-Méditerranée, nous soyons capables de plaider pour les infrastructures nécessaires à nos développements économiques, sociaux et culturels, à l'échelle de l'Europe de demain. Faute de quoi, nous, riverains de la Rade de Toulon, pourrions rater l'appareillage...