Je l'ai avoué ce vendredi à ceux qui l'ignoraient ou l'avaient oublié : en 2006, lorsqu'a été créée la "Réserve communale de sécurité", j'étais tout à fait opposé à l'initiative. Non, comme d'autres, qui ironisaient ou s'offusquaient de voir ce "machin" risquer de devenir une milice pour satisfaire les velléités sécuritaires de citoyens en manque d'uniforme, mais simplement parce que, quatre ans après le transfert de la gestion des sapeurs-pompiers des communes aux départements, je craignais que ne s'ouvre une nouvelle étape avec la disparition programmée en mode doux du volontariat chez les soldats du feu.
UN APPUI CONSTANT AUX SERVICES DE SECOURS ET SAUVEGARDE
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis et, sept ans après, j'ai réalisé que mes inquiétudes étaient infondées et que, au contraire, la "Réserve", comme on l'appelle, c'est quelque chose de drôlement utile. Ça l'est, parce que ça complète heureusement les dispositifs de sauvegarde et de prévention des risques de toutes natures : événements naturels, météorologiques, sanitaires, industriels. Nos cinquante réservistes, sous la conduite des professionnels qualifiés du service "Plan de sauvegarde et de prévention des risques", effectuent des missions de surveillance de nos massifs forestiers et d'assistance fort appréciée des services chargés de la sécurité publique. On les a vus à l'œuvre lors d'événements qui laissent de forts souvenirs : une dizaine d'opérations de neutralisation d'engins de guerre, les impressionnantes inondations que génèrent nos pluies méditerranéennes, ou encore l'ubuesque obligation de l'organisation du dispositif de vaccination contre le virus de la grippe H1N1...
UN BÉNÉVOLAT CITOYEN MÉRITANT D'ÊTRE VALORISÉ
Mais, au-delà de la pertinence de leurs missions, la "Réserve", c'est aussi la possibilité offerte à des citoyens de se rendre et se sentir utiles aux autres, dans une démarche de bénévolat et de volontariat qui s'exerce en équipe, favorisant la coopération et la prise de responsabilités, et évitant l'enfermement sur soi, notamment pour ceux qui, au terme d'une vie professionnelle, craignent de perdre en lien social.
Et, à La Seyne, on aime soutenir et valoriser l'engagement volontaire citoyen. C'est pourquoi on récompense de la médaille d'honneur de la ville ou d'un trophée les dirigeants sportifs, les responsables d'associations culturelles, artistiques, sociales, caritatives ou environnementales. Mais on n'avait jamais pensé à le faire pour les bénévoles de la "Réserve". C'est désormais réparé : avec Jocelyne Léon et Claude Astore, adjoints respectivement en charge de la prévention et des infrastructures, nous avons remis la médaille d'honneur de La Seyne à neuf de nos "réservistes", ceux qui, au terme d'un savant calcul réalisé par leurs encadrants, se sont impliqués depuis le plus longtemps et au cours du plus grand nombre d'interventions.
Mais, bien sûr, c'est sur l'ensemble des cinquante volontaires et l'équipe permanente de professionnels communaux d'encadrement que rejaillit cet honneur.