Ça m'impressionne toujours, ce succès des vide-greniers organisés par diverses associations seynoises, moins à leur profit, d'ailleurs, qu'à celui d'une cause humanitaire. Ils se succèdent, notamment au printemps et à l'automne, mis sur pied tantôt par une association caritative ou sociale, tantôt par un comité d'intérêt local, tantôt par un club sportif ou culturel, tantôt par une association de commerçants, parfois en partenariat entre eux, en cœur de ville, sur une place d'un quartier résidentiel, ou sur un parc public. Ayant fait un tour, ce dimanche, à l'événement qu'organisait, au profit de l'association France-Alzheimer, le Comité d'intérêt local de La Seyne Sud et Ouest, où j'ai croisé des centaines de chalands, je me disais qu'ils reviennent de loin, ces moments de convivialité et d'œuvres solidaires...
ON EN A ENTENDU, DES VERTES ET DES PAS MÛRES...
On l'aura sûrement oublié, mais, il y a une dizaine d'années, la puissance publique locale y avait mis un sacré coup de frein. Outre le traditionnel marché aux puces, depuis plus de trente ans installé les dimanches sur la Place de la Lune, qui avait été relégué en périphérie urbaine à proximité de la mairie technique, un seul dimanche par mois, une interprétation rigoureuse à l'extrême des textes réglementaires n'incitait pas nos associations locales à se lancer dans l'organisation occasionnelle d'une brocante ou d'un vide-grenier.
On en avait entendu alors, des justifications à l'emporte-pièce : "ce sont des nids de trafics en tous genres, ça nuit à l'image de La Seyne en "tirant vers le bas", ça concurrence déloyalement l'activité commerciale ordinaire", et d'autres remarques sur la légalité et les règlements qui, si l'on regardait ce qui se passait tranquillement dans les communes voisines, semblaient accréditer l'idée que des lois d'exception s'appliquaient à La Seyne.
UNE ŒUVRE UTILE DE SOLIDARITÉ ET DE CONVIVIALITÉ
Sauf que ça peut très bien s'organiser, dans le cadre légal existant. Et profiter à tous : aux associations qui en ont l'initiative et confortent leurs budgets par quelques recettes, aux causes solidaires, humanitaires ou caritatives, aux habitants qui se délestent d'objets qui les encombrent en gagnant quelques sous, aux enfants et jeunes qui se font un peu d'argent de poche sous l'œil des parents, aux gens qui sont à la recherche de l'objet rare ou insolite, aux personnes auxquelles ça donne un but de sortie, de promenade et de rencontres, aux commerçants sédentaires voisins chez lesquels vendeurs et acheteurs en profitent pour consommer. Et aussi, il faut le dire, en cette dure période de crise, à ceux pour lesquels cette activité permet d'arrondir les fins de mois comme à ceux qui peuvent réaliser des achats d'objets qui leur sont nécessaires mais qu'ils ne parviennent pas à s'offrir auprès du commerce ordinaire.
Oui, pour toutes ces raisons, je ne suis pas fâché que notre équipe ait décidé, dès l'automne 2008, de réinstaller un marché aux puces hebdomadaire sur la place de la Lune, avec le succès qu'on lui connaît, et que nos services de la gestion du domaine public, des emplacements, de la police municipale, de la propreté et de la voirie accompagnent avec méthode et dévouement l'organisation des vide-greniers associatifs en divers lieux de la commune.
À voir la multiplicité sociale et économique des vendeurs qui s'y installent et des chalands qu'on y croise, des plus humbles aux plus aisés, de tous nos quartiers et des villes voisines, on a même le sentiment de faire œuvre utile pour une Seyne de partage, de convivialité, si riche de ses diversités.