C'est tombé à un jour du rendu du jugement du Tribunal administratif. Les territoires de santé, décidément, on s'en fout. Ou, du moins, ça leur écorche les lèvres de prononcer le mot.
Donc, voilà, le Tribunal a rejeté la requête de la ville de La Seyne, associée à une parturiente, demandant l'annulation de la décision inique d'il y a deux ans de fermeture de la maternité seynoise de l'ouest toulonnais. Et, la veille, le nouveau Premier ministre constituait son nouveau gouvernement... sans ministre en titre de la santé.
Oh, on a bien compris que Touraine, semblant toujours à l'aise dans son rôle de "dame de fer", à l'instar de feu son modèle Thatcher, continuant à se complaire dans son statut de fossoyeur aux ordres des équilibristes budgétaires soumis aux diktats européens de maîtrise des déficits publics, dans la suite assumée de ses prédécesseurs sarkozystes, assurera la tutelle des questions de santé publique. Ou, du moins, de ce qu'il en reste.
Donc, voilà, c'est mort pour obtenir de la justice administrative qu'elle ne soit pas à deux vitesses. À Valréas (Vaucluse), les mêmes arguments que ceux que nous avons développés quant au temps de parcours pour arriver à une maternité et qui ont permis d'obtenir là-bas une décision de réouverture, eh bien, chez nous, ils ne valent pas. Je ne commente pas. Je constate.
QU'ILS NE TOUCHENT PLUS À RIEN DE L'OFFRE DE SANTÉ DANS L'OUEST VAR !
Mais, je les préviens. Pour nous, la République, ce n'est pas un vain mot. OK, nos femmes et nos filles accoucheront comme elles le pourront.
Mais qu'ils ne s'amusent pas à toucher à un nouveau cheveu de ce qu'il reste d'offre publique de soins sur notre territoire ouest-toulonnais de 200.000 citoyens, que ce soit en matière d'urgences, de médecine généraliste, ou de spécialités coûteuses pour les patients sans mutuelle que de moins en moins de gens peuvent se payer, et que seul l'hôpital public ou le secteur privé sans dépassement d'honoraires, notamment mutualiste, est en mesure d'assurer à tous, en application d'un vulgaire truc inscrit au fronton de nos édifices publics : l'Égalité.
Le peuple ouest-varois, soutenu par ses élus, de droite comme de gauche, mais unanimement républicains, a perdu un combat. Dont acte. Mais, qu'ils le sachent, ces ministres de pacotille républicaine, indifféremment sourds, qu'ils soient de droite ou, malheureusement, de gauche, peut-être protégés par leurs cabinets loin des réalités, les Agences régionales de santé et les directions des centres hospitaliers, dès qu'il leur viendra à l'idée de lever un doigt pour léser nos populations d'une miette de l'offre territoriale de santé qui leur est due, ils auront nos habitants en face, accompagnés, sinon entraînés, par leurs élus.
Et moins folkloriquement qu'il y a deux ans.